Génétique : les toiles d'araignée permettent de capter l'ADN laissé par les animaux

En fonctionnant en quelque sorte comme des filets à ADN, les toiles d'araignée permettent d'obtenir des renseignements sur la biodiversité environnante.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'ADN des animaux se retrouve, selon ses scientifiques, entortillé dans les toiles d'araignée (le 14 octobre 2017). (CHRISTIAN WATIER / MAXPPP)

Une toile d’araignée capable de piéger un éléphant, c’est ce qui ressort d’une étude de chercheurs de université Curtin, à Perth, en Australie, mise en avant par le magazine Courrier International mercredi 31 janvier. La toile d’araignée, grâce à ma soie sèche est capable de piéger l’ADN laissé par les animaux dans l’environnement. Un ADN flottant, "qui se retrouve en suspension dans l’air, dans des cellules de poil et de peau, ou attaché à autre chose comme des particules de poussière", précise Josh Newton à l’hebdomadaire New Scientist. Cet ADN se retrouve selon ses scientifiques entortillé dans les toiles qui inspirent depuis longtemps artistes et scientifiques, tissées depuis la nuit des temps par des dizaines de milliers d'espèces d’araignées, ces animaux fabuleux à huit pattes au pouvoir insecticide sans pareil.

Fascinantes pour certains, terrorisantes pour d’autres, les araignées, ces reines de la descente en rappel, seraient donc capables d’attirer dans leurs filets des millions de brins d’ADN, ce code secret qui se transmet de génération en génération, cette brique élémentaire commune à tous les êtres vivants. Pour parvenir à cette découverte les chercheurs ont collecté des dizaines de toiles d’araignée, prélevées dans des zones où coexistent de nombreux animaux : le zoo de Perth et la réserve naturelle boisée de Karakamia à quelques dizaines de kilomètres de là.

Étudier la biodiversité

Au total plus de 2,5 millions de séquences d’ADN ont été retrouvées dans ces pièges de soie patiemment tissés par de besogneuses artistes arachnides. De l’ADN de 32 espèces de mammifères et d’oiseaux, du kangourou gros à la grenouille, mais aussi de l'ADN de renards et de souris, et même de l'ADN d'êtres humains. Plus l’animal est gros, par exemple une girafe ou un éléphant, plus la quantité d’infinité petit prise au piège est importante.

Selon la chaîne ABC news avec cette découverte les toiles d’araignée pourraient désormais être utilisées pour récupérer de l’ADN même dans les environnements les plus difficiles afin de mieux étudier la biodiversité, jusqu'aux araignées elles-mêmes dont 10% des espèces présentes en France sont en train, selon l'UICN, de disparaître. Une disparition à bas bruit, silencieuse, loin du vacarme des tracteurs. Une autre sorte de piège, sans doute au moins aussi inquiétant qu'une toile d'araignée.
 

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