Biodiversité : avec le printemps pluvieux, les limaces envahissent les jardins !
Alors que la France a connu son 4e printemps le plus pluvieux, les limaces pullulent, début juin, dans les jardins. Car les limaces adorent la pluie, qui leur permet de fabriquer le mucus. Autant dire que ces dernières années avec les sécheresses à répétition, il ne faisait pas vraiment un temps à traîner dehors. Mais en 2024, tout est réuni pour qu'elles s'en donnent à cœur joie. Des températures clémentes tout l'hiver, ça on commence s'y habituer, mais surtout de la pluie, de la pluie et encore de la pluie.
Voilà donc les limaces qui débarquent, telle une armée silencieuse, à la vitesse éclaire de 0,002 kilomètre heures, et avec elles les articles inventoriant les meilleures techniques pour se débarrasser de celles qu'on surnomme souvent les pires ennemies des jardiniers, des saletés voraces ravageant les salades de leurs fringales. De grosses fringales car les limaces, comme les escargots, sont des gastéropodes. Du grec ancien "gaster" qui signifie l’estomac et "podos" le pied c’est-à-dire littéralement des "ventre pied" ou, pour le dire autrement, des estomacs sur pattes. Et c’est justement parce que la limace a toujours faim qu'elle est très utile. Car ce qu'elle aime manger ce sont les plantes et les champignons mais surtout les plantes recouvertes de champignons c'est-à-dire les plantes malades.
Un rôle positif dans la nature
En clair, si la limace est l’ennemie des jardiniers elle est surtout l’amie des jardins qu'elle nettoie, telle une petite poubelle glissante et gluante, ou un animal détritivore, si vous préférez, ça fait plus sérieux. Un animal précieux, qui se nourrit de la nature en décomposition pour mieux la recomposer. Une fois que la limace a digéré toute cette matière organique, pourrie de préférence, elle en libère les nutriments qui vont revenir au sol et contribuer ainsi à le rendre meilleur. Elle joue donc un rôle écologique majeur en intervenant dans le recyclage de la nécromasse, la matière organique morte des écosystèmes, mais aussi en servant bien sûr de garde-manger indispensable aux oiseaux, aux hérissons et aux crapauds.
Ne vous fiez pas aux apparences, elles sont parfois trompeuses. Si les limaces sont nombreuses en cet exceptionnel printemps pluvieux, globalement pour les gastéropodes le temps est plutôt maussade. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, 11% des espèces de mollusques en France sont aujourd’hui menacées, par l’agriculture intensive, par la disparition de leurs habitats, et bien sûr par le changement climatique.
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