Amazonie : en Équateur, la communauté des Waoranis demande l'arrêt de l'exploitation pétrolière sur leurs terres

La communauté indigène des Waoranis en Équateur s'insurge contre l'exploitation pétrolière sur leurs terres et notamment dans la réserve naturelle Yasuni, réserve mondiale de la biosphère.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Deux hommes travaillant sur une exploitation pétrolière dans la réserve Yasuni, en Équateur, en 2018. (MAJORITY WORLD / UNIVERSAL IMAGES GROUP EDITORIAL / VIA GETTY)

Dans une interview à l'AFP, mercredi 5 septembre, Ene Nenquimo, membre de la communauté indigène équatorienne des Waoranis, alerte sur l'exploitation pétrolière de leurs terres. Elle est la cousine de Nemonte Nenquimo, surnommée l'Erin Brokowitch des Waorani. Les terres concernées sont dans la réserve naturelle Yasuni, réserve mondiale de la biosphère, qui abrite 600 espèces d'oiseaux, plus de 200 espèces de mammifères et des centaines d'espèces d'amphibiens et de reptiles.

Comme sa cousine, nommée personnalité Time de l'année en 2020, Ene Nenquimo s'insurge, car aujourd'hui, les terres et leurs richesses sont menacées. Pourtant, la Constitution équatorienne reconnaît aux peuples indigènes, "la propriété collective de ces terres, en tant que forme ancestrale d'organisation territoriale". Cependant, si l'État n'est pas propriétaire du sol, il garde tout pouvoir sur les ressources du sous-sol.

Un sous-sol riche en pétrole

En de nombreux points, la forêt amazonienne équatorienne héberge désormais environ 80 blocs pétroliers avec leurs puits et leurs pipelines. Récemment, une fuite a contaminé le fleuve et les sources de plusieurs villages. La société pétrolière publique Petroecuador a plaidé coupable, mais ce genre de fuite se produit fréquemment, empoisonnant les sols, les animaux et les humains.

Ene Nenquimo demande donc l'arrêt immédiat de ces forages. D'autant plus qu'en 2023, 59% des électeurs équatoriens ont voté pour l'arrêt de l'exploitation de l'un des blocs, connu sous le nom de bloc 43, dont une partie se trouve dans la réserve Yasuni. Dans un délai d'un an, l'intégralité des 247 puits du bloc devait être fermée et l'acteur Leonardo DiCaprio avait d'ailleurs salué ce référendum comme "un exemple de démocratisation de la politique climatique". 

Les ONG parlaient même de victoire historique pour la planète, un pays ayant décidé, pour la première fois, de défendre la vie et de laisser le pétrole dans le sol. En 2024, près d'un an après le scrutin, un seul puits sur 247 a finalement été fermé et l'État a annoncé que la fin de l'exploitation prendrait au moins 5 ans.

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