Crimes à bronzer : "Baltimore" de David Simon
Comment raconter une ville ? En décortiquant littéralement ses entrailles. "Baltimore" de David Simon n’est pas un roman, c’est une somme, une enquête au long cours, 900 pages de reportage sur une année passée au cœur de la brigade criminelle. Depuis le premier coup de fil annonçant un meurtre jusqu’au classement du dossier, David Simon a suivi, pas à pas, les enquêteurs sur les scènes de crime, les salles d’interrogatoire, les urgences et il raconte et frappe juste.
Un travail inouï, haletant comme un polar de fiction, une investigation menée par ce jeune journaliste de 28 ans à l’époque à l’occasion d’un congé sans solde. Et lorsque David Simon démarre son enquête, en 1988, Baltimore et ses 700 000 habitants sont traversés par une rare fureur : dealers, règlements de compte, braquages, viols... Elle connaîtra même un mort violent par jour en 1991.
"Baltimore" de David Simon, c’est donc la véritable histoire d’une cité à la fin du siècle dernier, une des métropoles au taux de criminalité record. En France, beaucoup connaissent David Simon, c’est l’un des créateurs de la série télé "The Wire". Avec empathie, réalisme, sens du détail, il transforme cette immersion en un document exceptionnel, une gifle de réalisme, l’un des meilleurs bouquins en circulation sur le travail policier.
"Baltimore", un faux polar avec de vrais crimes, de vrais suspects, de vrais flic acharnés, fainéants ou moqueurs, 365 jours où l’on passe d’un quadruple assassinat commis par une femme qui pense toucher les assurances-vie de ses maris au viol immonde d'une petite fille. "Baltimore" de David Simon est disponible aux éditions Sonatine.
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