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Péril animalier : quand deux mondes se rencontrent

Cette semaine, des battues aux sangliers ont été organisées au cœur même de la ville de Nîmes. Comment partager les espaces avec le monde animal pour, notamment, éviter les collisions sur la route, en mer ou dans les airs ?
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
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Les animaux sauvages, dont les sangliers, provoquent
sur la route plus de 40.000 accidents par an. Il faut donc protéger à la fois l'Homme et les animaux
dont le territoire rétrécit. Ancien Directeur des Routes, Patrick Gandil est
aujourd'hui à la tête de la Direction
Générale de l'Aviation Civile
qui a pour mission de garantir la sécurité des transports aériens.

Jean-Luc Briot, ornithologue au Service Technique de l'Aviation
Civile
, surveille
le ciel de plus en plus encombré d'avions et d'oiseaux.

Il existe aujourd'hui deux certifications pour les réacteurs :

La certification "oiseau moyen" fait référence aux goélands d'un kilo. Un A320 doit être capable d'en avaler sept, de conserver 75% de poussée et de revenir sur la piste. La certification "oiseau lourd" qui vise les volatiles de plus d'1,8 kilo, précise que l'avion peut perdre 100% de sa poussée, mais que son intégrité ne doit pas être mise en cause : pas d'explosion, ni de feu de titane. Il doit être capable d'atterrir à nouveau.

L'amerrissage dans la Baie d'Hudson en janvier 2009 : l'A 320 avait ingéré des oies bernache du Canada, soit plusieurs "oiseaux lourds" qui avaient éteint deux réacteurs. Amerrissage parfait, pilote hors pair, cent cinquante
passagers sauvés. Statistiquement, ils n'avaient aucune chance de s'en sortir.

On dénombre chaque année en France 1.200 collisions
d'oiseaux.

Si les progrès ont permis d'en diminuer la fréquence, les pilotes sont
plus démunis en altitude, où ils croisent la route des oiseaux migrateurs capables de voler à plus de 10.000 mètres. Aussi le CNRS étudie-t-il un nouveau type
d'effaroucheur embarqué dans les avions : un signal accoustique très "réactiogène" couplé à un système optique.

La France a été l'un des premiers pays au monde à publier en 2007 un décret obligeant les gestionnaires d'aérodromes à mettre en place des systèmes de prévention contre le péril avaire.

Les patrouilles d'effaroucheurs utilisent différentes techniques : les cris de détresse, la pyrotechnie, le laser... Les militaires, eux, ont encore recours aux fauconniers, une méthode efficace mais compliquée à mettre en œuvre pour l'aviation civile.

Le danger pour les avions ne réside pas seulement dans les airs : à Roissy, un appareil
a déjà heurté un sanglier. Et pour éviter les accidents, on capture chaque année, à l'aide de furets, plus de 10.000 lapins que l'on relâche à l'extérieur de l'aérodrome. L'air et la terre sont à partager. Tout comme l'eau : les skippers du Vendée
Globe
n'ont-ils pas la hantise d'entrer en collision
avec un cétacé ? Nous ne sommes pas seuls sur la planète et pourvu que cela dure.

 

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