De "connard" au grave accident, l'incivilité au volant est-elle une fatalité ?
Il existe un point commun aux différents comportements des conducteurs: l'injure
proférée à celui qui leur coupe la route.
Selon une étude sérieuse, "connard"
arrive largement en tête surtout chez les jeunes, suivi du mot de Cambronne, une
valeur sûre prisée par les seniors.
Heureusement, il existe la "Semaine Internationale
de la Courtoisie". Pour son organisateur, Régis Chomel de Jarnieu , président de l'Association pour la Prévention des Comportements au volant , les gestes ou paroles de politesse destinés à encourager les piétons à traverser, par exemple, ne suffisent pas à définir le terme de courtoisie.
Facteur aggravant : les mauvais comportements se transmettent, notamment entre parents et enfants.
Il désigne en réalité l'ensemble des comportements du conducteur créateurs de sécurité sur la route. Pouvoirs publics et associations se démènent pour réduire le taux d'accident, mais au bout du compte, la sécurité routière dépend de chaque conducteur et de sa capacité à prendre conscience des dangers. Facteur aggravant : les mauvais comportements se transmettent, notamment entre parents et enfants.
L'éducation à la sécurité routière commence tôt, dès l'école primaire avec les permis piéton et vélo, puis les ASSR qui préparent à la conduite des cyclomoteurs et au code. Elle se poursuit avec le permis voiture... et puis plus rien !
En l'espace de 9 ans, EDF a réduit son taux d'accidentologie de 50%
Le maillon manquant est la formation tout au long de la vie.
Pour Régis Chomel de Jarnieu, l'entreprise est le lieu idéal pour le post-permis. EDF, par exemple, représente le plus gros parc automobile d'Europe avec ses 48 000 voitures. Chaque année, 5 000 salariés suivent une formation conduite. Résultat : en l'espace de 9 ans, EDF a réduit son taux d'accidentologie de 50% et la prime d'assurance de 30%, preuve de la nécessité de prolonger et entretenir la formation des
conducteurs. 70% des accidents graves se produisent entre le domicile et
le lieu de travail.
En revanche nous ne sommes pas tous égaux face au motard qui nous
interpelle. Alexandre Despretz est l'un d'entre eux et vient de sortir
son deuxième livre
intitulé " Brèves de volant, La Récidive " . Depuis le début de sa
carrière, l'auteur compile les énormités proférées par les conducteurs
qu'il rencontre ou qu'il verbalise. Il ne se lasse pas de les entendre. Et nous de les lire.
Une bande-dessinée adaptée de ses écrits est en cours, ainsi qu'un projet de programme pédagogique destiné à la télévision.
Les assureurs, eux, jouent le porte-monnaie en pratiquant le bonus malus. Mais
certains d'entre eux ont tenté d'imiter nos amis Anglo-saxons qui
proposent, sur la base du volontariat, de placer un mouchard dans la voiture de chaque assuré. Ce dispositif performant juge sur pièce la dangerosité du conducteur et permet à l'assureur d'ajuster sa
prime en fonction de son comportement. Mais le procédé a été interdit en
France.
Jean-Luc de Boissieu , secrétaire général du GEMA, groupement
des assureurs mutualistes, explique la position de la CNIL : la
Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés a jugé qu'il était indiscret de suivre les gens à toute heure du jour
et de la nuit. Autre raison d'interdire les mouchards dans les voitures :
seule la puissance publique peut sanctionner les manquements à la loi.
Jean-Luc de Boissieu précise que l'on constate des progrès constants depuis
10 ans en matière de sécurité routière. Le nombre de décès est passé de
10.000 à 4.000. Notre corps social a bien pris en compte le gâchis
humain et financier que représentaient les accidents de la route. Nous
sommes sur la bonne voie : les Français se rapprochent de la moyenne
européenne.
Avec le système des bonus-malus, les conducteurs
savent que s'ils sont responsables d'accidents, ils paieront plus cher.
Mais aujourd'hui, les assureurs se concentrent en particulier sur la
prévention, la sensibilisation et l'information auprès d'un public ciblé
: les jeunes et les conducteurs de deux-roues motorisés. Car ces deux
catégories restent très touchées par les accidents.
Pour intéresser les jeunes à la problématique de la sécurité routière,
le GEMA leur propose un concours sur Facebook, où ils peuvent
mixer de la musique avec des messages de prévention. Explication de Nathalie Irisson, de l'Association
GEMA Prévention.
Ainsi, plus de deux millions de messages de prudence ont été diffusés par des
jeunes pour des jeunes.
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