Quand on se promène dans le quartier du Perrier àAnnemasse, le sentiment d'insécurité n'est pas flagrant. Petits immeubles aumilieu d'espaces verts, gymnase flambant neuf. Un groupe de jeunes tient bien lemur à la sortie du supermarché. Un peu plus loin quelques guetteurs veillent surl'entrée de la seule tour de la ville, dans le quartier du Livron."Ici, il n'y a pas vraiment de violences urbaines ",explique le commissaire de police de la ville Philippe Guffon. Si la zone desécurité prioritaire a été mise en place, c'est pour lutter contre les grandsréseaux de délinquance, attirés par lazone frontière et la riche Genève voisine. Réseaux de trafiquants d'héroïne, venue d'Afghanistan et qui inonde ensuite leSud-Est de la France. Réseaux d'exploitation d'êtres humains, via laprostitution ou la mendicité. Réseaux de cambrioleurs très spécialisés,souvent liés à l'Europe del'Est.Depuis décembre, les CRS débarquent doncrégulièrement dans les quartiers sensibles d'Annemasse et des villes voisines.Pour des contrôles ou des actions coup de poing. Dernière en date ledémantèlement d'un réseau de trafic de cannabis dans le quartier du Livron, mi-avril. Quatorze interpellations, deuxFerrari saisies.Une présence visible des forces de l'ordre qui satisfaitMyriam, jeune mère de famille. Elle dit ainsi "se sentir en sécurité ". Un desjeunes qui stationne devant le supermarché et qui préfère ne pas donner sonprénom se plaint lui de contrôles "systématiques " de la part des CRS. Contrairement à ce que font les policierslocaux ajoute-t-il. Secrétairedépartemental du syndicat Unité-SGP-Police, Thierry Candela complète. "Nousessayons de créer un dialogue social avec la population. On a un peu dedifficultés à obtenir des tuyaux après le passage des CRS et 15 jours deverbalisations ". Douze policierspermanents sont toutefois annoncés d'ici la fin de l'année. Mais pour Alexandra,qui vit au Perrier depuis plus de 30ans, c'est le label ZSP qui est en cause, "ça donne une mauvaise image. Ils feraient mieux d'aller aider lesmarseillais ".