Le nom donne le ton. L'hôtel qui affiche 5 étoiles et quisurplombe désormais Val Thorens s'appelle Koh-I Nor. C'est le nom d'un des plusgros diamants du monde, il orne la couronne royale britannique. "C'est unpetit clin d'œil sur le côté luxe " tempère le directeur général de l'établissementLaurent Roskam. "On veut faire quelque chose qui soit pour tout le monde,simple, abordable" . A 500 euros la chambre double en demi-pension, toutest une question de point de vue. Idem en cuisine où Yoann Conte, chef deuxétoiles à Annecy, viendra distiller ses conseils chaque début de semaine. A 3jours de l'ouverture, alors que perceuses et marteaux s'activent un peu partoutdans l'hôtel, la carte est en cours d'affinage. Mais le "conseiller " imagine déjà "un plat très simple ", commeune "terrine de poularde au foie gras, sans que ça soitostentatoire".Le "haut degamme anti-bling-bling" , le nouveau credo de Val ThorensEt c'est inscrit sur les documents de communicationde la station. Une formule qui illustre le souhait de rentabiliser aumaximum les espaces encore constructibles, sans être assimilé à la stationultra-chic et décriée voisine, Courchevel. Après la construction d'un premierhôtel 5 étoiles il y a deux ans, deux ouvrent leurs portes cette saison. L'anprochain, ce sera l'immense complexe haut standing d'un club de vacancesbien connu. Il sera dirigé par un brésilien. Symbole des nouveaux marchés que Val Thorens souhaite conquérir.Brésil, péninsule arabique, Chine : ce sont les trois cibles d'avenir d'Eric Bonnel, directeur de la structure commerciale de lastation. La clientèle est aujourd'hui déjà à 70% étrangère : néerlandaise,britannique, belge, et russe depuis quelques années. Le maire deSaint-Martin-de-Belleville, commune sur laquelle se trouve Val Thorens, voitcette forte représentation étrangère comme une "garantie" . "Notrepays traverse des difficultés. Ça pourrait rejaillir sur le pouvoir d'achat etempêcher certains clients [français] de revenir nous voir".Le forfait 6jours a bondi de 7% cette année Marc lui n'en est pas encore là. Mais ce jeune charpentieroriginaire d'Albertville regrette que "*beaucoup de prix augmentent" en station, "logement, matériel, nourriture, parking" . Le forfait 6jours a bondi de 7% cette année "à cause de la TVA et des investissementssur le domaine " assure-t-on à la SETAM, la société qui exploite lesremontées mécaniques. Mais si Marc, venu skier sur un week-end, reconnaît laqualité des prestations, il déplore "que, dans le ressenti, avec les gens, ça devienne trop Courchevel. J'ai peur que ça devienne trop classe,coincé, bobo. Qu'il n'y ait plus cet état d'esprit familial" . Brefque le "bling-bling" suive la montée en gamme.