Regards de réalisatrices égyptiennes
C'est dans un hammam que tout a commencé. Le hammam Schneider, à Alexandrie, transformé en cinéma par les frères Lumières, en 1895. Deux semaines seulement après la première projection cinématographique à La Ciotat, l'image animée fait son entrée en Égypte. Elle n'en sortira plus.
L'Égypte est LE pays arabe du cinéma, et ses productions inondent le reste du monde arabe. L'ombre du plus grand metteur en scène égyptien, Youssef Chahine, amoureux du Caire, sa ville, de la culture populaire et de la "gouaille" de cette Égypte de la rue, plane sur les réalisateurs de tout le pays.
C'est sa nièce, Marianne Khoury, qui a repris le flambeau de sa maison de production, Misr International, après la mort du maître en 2008. Elle soutient aujourd'hui six jeunes réalisateurs, dont deux femmes. Car le cinéma égyptien se conjugue aussi au féminin. Elles ont parcouru l'Égypte de la révolution, et tout particulièrement la place Tahrir. Dans ce pays où la place des femmes est un enjeu plus que sensible, elles s'attaquent parfois à des tabous : les relations chrétiens-musulmans, les mariages mixtes, la culture patriarcale. A leur façon, elles continuent la révolution, caméra au poing.
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