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Les tunneliers de Gaza se reconvertissent dans l'immobilier

Après avoir construit sous terre durant des années pour approvisionner Gaza, ils construisent désormais à l'air libre. Les anciens tunneliers gazaouis se reconvertissent dans l'immobilier. Mais le véritable boom immobilier que connaît Gaza city cache une autre réalité : celle de la pauvreté de sa population.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Depuis 2006 et depuis que la bande de Gaza est soumise à un blocus israélien, on a beaucoup creusé à Rafah tout au long de la frontière avec l'Egypte. La zone a compté jusqu'à 1.200 tunnels reliant le territoire palestinien au territoire égyptien.

Ces tunnels ont pendant plusieurs années permis à la population de s'approvisionner en biens de consommation, carburant, voitures, etc.
Mais depuis mai 2010 et l'affaire de la flotille sur Gaza, l'Etat hébreu a allégé l'embargo sur de nombreux produits de consommation courante. Et les tunnels ne rapportent plus autant que par le passé. Quatre-cents ont été fermés. Désormais, le Hamas taxe les produits qui transitent sous terre.

Aujourd'hui, les tunnels servent surtout à faire passer des produits de construction (béton, gravier, etc.), des véhicules, de l'essence, et des voyageurs qui préfèrent marcher sous terre pendant quelques centaines de mètres plutôt que de patienter parfois plusieurs semaines au terminal égyptien de Rafah.

Du coup, les tunneliers dont certains ont fait fortune, se reconvertissent dans l'immobilier. L'un d'eux explique qu'en cinq ans, il a gagné environ 500.000 dollars, et qu'il a revendu son tunnel en février 2011 pour la somme de 110.000 dollars. Cet argent, il l'investit désormais dans la pierre.

En quelques mois, les prix de l'immobilier ont triplé. Gaza ressemble désormais à un gigantesque chantier, ou l'on construit des tours et quelques supermarchés.

Mais ce nouveau visage de Gaza city et ces tunneliers fortunés ne sont qu'une partie de la réalité gazaouie. Ce développement économique extrêmement rapide contraste singulièrement avec la dégradation de la situation sociale. Selon les Nations Unies, à Gaza, huit habitants sur dix dépendent aujourd'hui de l'aide humanitaire.

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