Les retraités "durs au mal" de l'agriculture
Ils ont exploité jusqu'à 18 hectares de vergers et 4 hectares de fraises. Certains mois ils avaient près d'une vingtaine d'employés pour les aider à faire tourner l'exploitation. "On a toujours vendu toute notre production" , souligne Michel Trévisan pour que l'on comprenne bien que sa ferme était saine. Leur jolie maison reste d'ailleurs le témoin de l'époque où le fruit de leur travail leur permettait de profiter un peu de la vie. Aujourd'hui, Michel a pris sa retraite mais continue de travailler aux côtés de sa femme désormais à la tête de l'exploitation. Jocelyne a quelques années de moins mais a subi une lourde opération du dos dont elle garde quelques séquelles... et deux barres de titane dans le corps. Elle aurait bien pris sa retraite elle aussi mais avec les 770 euros que touche Michel et les 405 euros auxquels elle aurait eu droit, le couple n'aurait pas eu assez pour vivre, pour continuer à entretenir la maison... et à rembourser le prêt du tracteur.
Les Trévisan ne se plaignent pourtant pas. Car ils savent que la vie est plus dure encore pour d'autres agriculteurs. Jocelyne va régulièrement rendre visite à Monique et René Laborde, qui s'apprêtent tous les deux à fêter leurs 80 ans. Ils ont été les derniers éleveurs du village. "On a travaillé "depuis qu'on est nés", comme on dit. Et on a travaillé dur" , raconte aujourd'hui Monique. Cette vie de labeur lui a d'ailleurs laissé la colonne en "bec de perroquet". A eux deux, Monique et René touchent 893 euros par mois de retraite. Du coup, ils n'ont pas le choix : "Comment on fait ? Eh bien on a des poules pour les oeufs, on fait du jardinage, on se fait des haricots... on fait tout ce qu'on peut encore malgré qu'on a bien mal au dos".
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