Festival de Cannes : le court, cinéma et bouts de ficelle
Le projet de ce film de 20 minutes, Emmanuel Roudaut le porte depuis plus d'un an. Son métier c'est électricien de plateau. Depuis une dizaine d'années, il règle les projecteurs sur les tournages de films, de clips ou de publicités. On parle beaucoup des acteurs qui finissent par s'essayer à la caméra. C'est aussi souvent le cas des techniciens.
C'est donc aidé d'une trentaine d'amis ou de collègues réguliers qu'Emmanuel Roudaut s'est lancé sur le tournage de Dernière nuit , film de genre où il est question d'une soirée qui tourne mal. Le chef déco, la régie, les électros, le chef opérateur, la maquilleuse, les comédiens... tout le monde est professionnel, mais personne n'est payé.
Toutes ses économies dans le projet
Difficile de trouver des financements pour un premier film. " C'est compliqué de convaincre quelqu'un de nous produire quand on n'a jamais rien fait " , concède Emmanuel. Ce premier film pour lui ce sera " comme un CV " . " L'idée c'est de pouvoir montrer ce que je sais faire et que la prochaine fois, je n'ai pas à m'autoproduire " .
Même si la caméra et les projecteurs lui ont été loués à prix modiques grâce à ses contacts, même si l'appartement où il a installé son plateau lui a été prêté, le jeune réalisateur a quand même investi toutes ses économies dans le projet.
Le tournage durera 5 jours. Et après ? " Il va falloir que je me remette à gagner de l'argent. Et donc reprendre mon métier d'électro... pour financer la post-production du film ! " . Même basé sur le bénévolat de l'équipe, un court-métrage coûte cher à produire. " Mais pour l'amour du cinéma, on est tous prêts à faire des projets pas payés de temps en temps " , sourit Mathilde, la première assistante d'Emmanuel.
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