Dans la jungle des contrats précaires
En Italie, il existe 46 formes de contrats de
travail de toutes sortes, parmi lesquels par exemple des "contrats de projet"
sans durée, ou encore des "partita IVA", contrats réservés en théorie aux
professions libérales. La plupart de ces contrats ne sont accompagnés d'aucune
protection sociale, pas d'indemnisation chômage prévue.
Beaucoup de jeunes
Italiens subissent ces contrats précaires d'extrême flexibilité. C'est le cas
par exemple d'Astrid, archéologue, employée abusivement comme "partita IVA".
Après 10 années d'études, 11 ans d'expérience sur le terrain, son objectif,
c'est d'arriver à toucher, en moyenne, 1.000 euros par
mois.
Parents, enfants : la famille fragilisée
Le parlement travaille actuellement à faire le
ménage dans ces contrats ; on parle aussi d'un revenu minimum pour les fins de
contrats de projet qui n'ont actuellement aucune indemnisation. Jusqu'à présent,
c'est la famille qui servait d'amortisseur social pour ces précaires. Mais avec
la crise qui touche aussi les parents, la situation devient intenable.
Lors des
20 dernières années, les dépenses de consommation des familles ont augmenté plus
vite que leurs revenus. Résultat, moins de capacité d'épargne. Depuis 2008, le
pouvoir d'achat des foyers a baissé de 5%.
Le logement hors d'atteinte pour les précaires
Les jeunes précaires ne peuvent même plus penser à
se loger. A Rome, un appartement normal, deux pièces, cuisine, salle de bain,
dans une zone ni centrale ni périphérique, coûte 350.000 euros.
Une somme que des jeunes comme Astrid ne pourront jamais débourser. Du coup, le
nombre d'enfants est en baisse.
L'Italie est le pays d'Europe qui a le plus
faible taux de natalité, après l'Allemagne et la Lettonie. On compte 1,42 enfant
par femme, grâce aux populations immigrées (2,07 enfants par femme chez les
étrangers, contre 1,33 chez les Italiens). L'Italie est devenue le deuxième
pays d'Europe le plus vieux, après l'Allemagne. Mario Monti dit vouloir réduire
la précarité dans le pays. Mais Astrid est sceptique. Le problème, dit-elle, c'est que sans contrôle, personne ne se mettra en règle
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