Coup de chaud au pays du père Noël

Les recettes touristiques de la ville de Rovaniemi (120
millions d'euros) se font à 60% sur une très courte période, de décembre à fin
janvier. Ce tourisme est évidemment basé sur la neige, l'or blanc. Mais d'ici 2050, les températures moyennes dans la région
risquent d'augmenter de 3 à 6° selon les climatologues.

Les déneigeuses ne sont d'ailleurs entrées en action dans les
rues de Rovaniemi que le 2 décembre, très
tardivement. Jusque là, pas un
flocon mais de la pluie.

Aujourd'hui, il y a 40 centimètres de neige autour de Rovaniemi,
mais la rivière, qui d'habitude à cette époque de l'année est le point de départ
des randonnées en motoneige, n'est toujours pas verglacée. De quoi inquiéter les professionnels du tourisme, qui tentent
déjà de trouver des parades.

Chez Lapland Safari par exemple,
la plus grosse agence de la ville, Lourki Niva, le directeur, explique qu'ils "ont préparé toutes les pistes avec de
la neige artificielle. Comme ça, on peut garantir toutes nos activités, même si
ce ne sont pas les mêmes sensations ".

L'autre gros problème causé par le réchauffement climatique
concerne les rennes, étroitement liés aux activités touristiques. Les variations brutales de température entrainent la formation
d'une croûte de glace qui les empêchent de trouver le lichen dont ils se nourrissent.

Selon Bruce Forbes,
chercheur au centre articque, spécialiste du réchauffement climatique en Laponie, "de plus
en plus d'éleveurs doivent acheter de la nourriture pour leurs rennes, ce qui
coûte très cher et réduit leurs marges; les entrainant parfois dans une
existence marginale ". Les éleveurs de rennes ont d'ailleurs aujourd'hui tous pour la
plupart un autre métier, soit lié à
l'industrie touristique soit complètement
différent, par exemple saisonnier dans les mines d'or de Laponie.

Delphine Gotchaux