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"Pingouin & Goéland et leurs 500 petits" : Michel Leclerc et la fabrique de l'identité

Dans le documentaire "Pingouin & Goéland et leurs 500 petits" le réalisateur raconte l'histoire d'un couple qui a sauvé des dizaines d'enfants juifs durant la guerre, dont sa propre mère. 

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
"Pingouin et Goéland et leurs 500 petits" de Michel Leclerc (Dulac Distribution)

Il y a dans les films de Michel Leclerc – Le Nom des gens, Télé Gaucho, La Lutte des classes – une quête d'identité qui ne cache pas les aspects autobiographiques. Dans le documentaire Pingouin & Goéland et leurs 500 petits, le réalisateur donne les clés de son histoire personnelle. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la mère de Michel Leclerc est séparée de ses parents, juifs, déportés à Auschwitz, d'où ils ne reviendront pas.

"Avec le temps, on peut accepter qu'une composante de son identité puisse disparaître et une autre apparaître."

Michel Leclerc

à franceinfo

La mère de Michel Leclerc est sauvée par un couple héroïque, Roger et Yvonne Hagnauer, qui ont ouvert en 1941, à Sèvres, un orphelinat qui a caché des dizaines d'enfants juifs. Surnommés "Pingouin et Goéland", ce duo d'anars humanistes aux méthodes pédagogiques révolutionnaires pour l'époque, trompe le régime de Vichy qui finance leur lieu et ils offrent à tous ces abîmés de la guerre une famille élective, joyeuse, solidaire et éveillée par la culture.

Images d'archives, témoignages des survivants de l'époque, le film retrace la fabrication d'une identité et interroge notre présent, souvent englué dans la question identitaire.  

Albatros de Xavier Beauvois

Dans Albatros de Xavier Beauvois, il y a la Normandie, où il vit, les falaises d'Étretat, un éleveur étranglé par les dettes et son ami, gendarme, Jérémie Renier, qui veut l'aider, mais qui va commettre l'irréparable. Instantané d'un monde rural en souffrance, Albatros déroule son intrigue avant de mettre les voiles.

"La mer est sans doute le dernier espace de liberté."

Xavier Beauvois

à franceinfo

La dernière partie du film est une belle et poignante escapade en mer, quand ce gendarme prend le large, seul sur un petit bateau, pour fuir le drame qu'il n'a pas su éviter. Pour ces scènes humides et lumineuses, Xavier Beauvois a beaucoup pensé au grand navigateur Bernard Moitessier.      

Les Olympiades de Jacques Audiard  

Lui est à part, tel un daron du cinéma français, il nous surprend et nous émerveille une fois de plus, alors on le dit encore une fois, oui, Les Olympiades de Jacques Audiard est le film à voir en ce moment.

"J'ai voulu faire le film d'après, celui d'une réconciliation sociale."

Jacques Audiard

à franceinfo

Tourné dans le quartier aux vues très graphiques des Olympiades dans le multiculturel 13e arrondissement de Paris, en noir et blanc, ce marivaudage contemporain sublime des parcours de vie tumultueux, l'amitié, l'amour, le sexe, les doutes sur les choix professionnels, Audiard chorégraphie un casting métissé et virtuose. Et on aime son optimisme, sa confiance en la jeunesse d'aujourd'hui.                              

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