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"Jane par Charlotte", pour l'amour des mères

Le documentaire intimiste de Charlotte Gainsbourg sur sa mère Jane Birkin passe le cap du singulier vers l'universel.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
"Jane par Charlotte" de Charlotte Gainsbourg (Nolita Cinéma)

Trente-quatre ans après Jane B. par Agnès.V, délicieux portrait de Jane Birkin par Agnès Varda en 1988, l'artiste anglaise préférée des Français est à nouveau portraiturée, cette fois par sa fille.

Jane par Charlotte est le premier film de Charlotte Gainsbourg réalisatrice, un documentaire intimiste, traversé par des fantômes, mère et fille feuilletant un album de famille, où la pudeur des sentiments, le besoin de dire l'amour filial et maternel tendent vers l'universel.    

"Comme dans le film d'Agnès Varda, c'est autant un film sur Charlotte que sur moi."

Jane Birkin

à franceinfo

Des photos jaunies, des films de vacances, des objets chargés de souvenir que Jane Birkin garde comme des reliques, et une visite quasi religieuse rue de Verneuil, la maison de Serge où Charlotte a grandi. 

Le film permet à la mère et à la fille de se dire ce qu'elles n'avaient pas osé se dire. Il y a dans Jane par Charlotte cette tendresse, pressée par le temps qui passe, car la mort y est abordée sans crainte, celle de Serge Gainsbourg et celle de Kate, première fille de Jane.     

Adieu Monsieur Haffmann de Fred Cavayé

Le réalisateur a l'ambition de traiter un sujet déja travaillé par des chefs-d'œuvre comme Monsieur Klein ou Le Dernier Métro, pas une mince affaire. Dans le Paris occupé de 1942, Monsieur Haffmann, Daniel Auteuil, un bijoutier juif, n'a pas réussi à fuir avec sa famille.

Coincé chez lui, il passe un marché avec son employé, Gilles Lellouche, qui s'installe avec son épouse, Sara Giraudeau, dans la boutique et l'appartement, et planque son patron dans la cave, en promettant de tout restituer quand la guerre sera finie.

"Ce personnage est tellement banal, qu'un autre rugit en lui."

Gilles Lellouche

à franceinfo

Dans ce huis-clos oppressant, le nouveau maître des lieux, bourré de complexes, ne tarde pas à dévoiler sa vraie nature, celle d'un salaud. Si le film a du mal à tenir sa promesse, le trio d'acteurs est irréprochable, et Gilles Lellouche évoque la cohabitation, pas évidente, avec son personnage.    

Placés de Nessim Chikhaoui 

Voila un premier film dont l'auteur se lance dans la comédie sociale, fort de son expérience de coscénariste des Tuche et de son passé d'éducateur social. Elias, Shaïn Boumedine, remarqué dans Mektoub, my love d'Abdellatif Kechiche, est un jeune banlieusard qui rate bêtement le concours de Sciences Po pour un oubli de carte d'identité. Pour gagner sa vie, il va travailler dans un centre d'accueil pour mineurs placés.

Face à ces adolescents aussi attachants qu'intenables, dont les parcours de vie sont déjà chaotiques, il découvre une dure réalité, mais prend goût peu à peu, à se rendre utile, malgré les échecs récurrents et le manque criant de moyens. Placés a beaucoup de maladresses, de facilités, mais cette bande de jeunes acteurs non-professionnels donne vraiment envie de croire que leurs personnages vont s'en sortir.      

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