Cinéma week-end. Un drame israélien, un road-movie et une brune platine
Samuel Maoz et Andrew Haig tentent de résister à la vague Marvel, Séverine Danflous écrit sur grand écran.
Une fois de plus le cinéma israélien nous surprend, par sa capacité à traiter du réel. Foxtrot commence comme une tragédie, un couple, plutôt aisé apprend que son fils est mort, il faisait son service militaire sur un check-point entre Israël et les territoires palestiniens.
Et dès le début, le film prend une forme déroutante, gros plans, panoramas, un esprit BD, répliques absurdes, chaque situation renvoie aux peurs de la société israélienne et finalement on se demande, ce jeune homme est-il vraiment mort ? Les scènes avec les soldats sur ce poste de contrôle où l'ennui, la lenteur invitent à de longues rêveries, basculent à la moindre alerte.
Foxtrot de Samuel Maoz, où comment une famille est auscultée avec humour aussi, quand le pire arrive.
L'autre coup de cœur de la semaine c'est La route sauvage de Andrew Haig, belle réussite du cinéma indépendant américain, sur un air de western contemporain, un road movie pour adolescent paumé. Charlie Plummer, remarqué dans Tout l'argent du monde de Ridley Scott, interprète à merveille un gamin sans mère et dont le père va vite mal finir.
Ce gamin est déchirant, mais l'espoir qui l'anime est incroyable
Andrew Haig
Perdu, fauché, pour éviter d'être pris en charge par les services sociaux d'une banale petite ville de l'ouest, il taille la route avec un cheval promis à l'abattoir. Sur son chemin il croise de bonnes âmes, d'autres moins charitables, un parcours initiatique violent durant lequel il va vite devoir apprendre à se défendre. Le personnage comme l'acteur sont bouleversants, on n'a qu'une envie c'est qu'il s'en sorte.
A 10 jours de l'ouverture du festival de Cannes les sorties en salles sont moins riches, l'occasion de conseiller un livre, un roman qui parle... de cinéma. Séverine Danflous est universitaire, elle écrit dans la revue La 7ème obsession, Brune platine édite chez Marest est son premier roman.
Au début c'est plutôt les brunes les bad girls
Séverine Danflous
Avec pour décor la cinémathèque française à Paris, Camille et Paul, qui semblent sortis d'un film de la nouvelle vague jouent avec leurs sentiments, le désir de cinéma et leur relation se fond avec d'incessantes références à des oeuvres sur pellicule. Le film dont ils rêvent et leur possible histoire d'amour verront-ils le jour ? Parfois, il vaut mieux se rêver une vie en technicolor que brûler ses ailes du désir, semble nous dire Séverine Danflous.
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