Cinéma week-end. Robert Pattinson amoureux du cinéma français
Dans "Good Time" des frères Safdie, Robert Pattinson est méconnaissable, André Téchiné lui, est fasciné par l'histoire vraie de Paul et Louise Grappe.
Il est si heureux du tournant que prend sa carrière, que Robert Pattinson ne prend jamais mal qu'on lui rappelle ses débuts dans la série Twilight. A 31 ans, l'acteur anglais est dans Good Time des frères Safdie, un loser magnifique, méconnaissable, sauvage, terriblement humain.
Ben et Joshua Safdie sont new yorkais
Ils filment le quartier du Queens comme jamais, à un rythme effréné, pour raconter la fuite nocturne de deux frères. Robert Pattinson protège un frangin déficient mental. Leur cavale, après un braquage raté, est perdue d'avance. On le sait, mais la force de vivre l'instant présent éblouit un exercice de style parfaitement maîtrisé.
Ce qui se passe avec le cinéma français est unique au monde
Robert Pattinson
Vu à Cannes, Good Time confirme les bons choix de Robert Pattinson dans sa jeune carrière. Après David Cronenberg, Werner Herzog et James Gray, il est ici dirigé par la relève du cinéma indépendant américain et tourne actuellement avec Claire Denis. Tout comme Kristen Stewart, sa partenaire de Twilight, qui a tourné deux fois avec Olivier Assayas, il avoue son amour du cinéma français et de Claire Denis en particulier.
André Téchiné fait des films depuis plus de 50 ans
Nos années folles n'est pas son meilleur opus, mais il reste un grand raconteur d'histoire et directeur d'acteur. À la lecture de La garçonne et l'assassin des historiens Danièle Voldman et Fabrice Virgili, André Téchiné a été fasciné par la vie de Paul et Louise Grappe. Ce soldat blessé pendant la guerre de 14/18 refuse de retourner au front. Son épouse le cache dans une cave et le convainc de se déguiser en femme pour pouvoir sortir au grand air. Louis devient Suzanne, s'échappe la nuit et prend goût à sa double identité, au point de vivre dans le bois de Boulogne des expériences qui vont bouleverser la vie du couple.
Il n'y a pas de lumière sans ombre, je voulais une lumière dynamique qui donne de la vie aux scènes
André Téchiné
André Téchiné qui sait filmer les corps magnifie le travail de Pierre Deladonchamps et Céline Sallette, mais il manque à Nos années folles justement un peu de folie, malgré la présence de Michel Fau en meneur de revue. L'histoire n'en est pas moins passionnante, et on retrouve avec bonheur le style Téchiné, notamment ses lumières.
Tout a été dit déjà sur Le Redoutable de Michel Hazanavicius. Jean-Luc Godard, sujet de comédie, pourquoi pas.
Barry Seal : American Traffic de Doug Liman avec Tom Cruise aurait pu être le film de la semaine, mais la réalisation est très en dessous de l'histoire vraie et délirante de ce pilote d'avion devenu trafiquant d'armes et de drogue en plein Irangate, enfin est-il encore besoin de dire que Mother ! de Darren Aronofsky est un accident industriel aussi vain que vaniteux.
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