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Cinéma week-end. Pour les salles de cinéma, "le protocole est prêt" mais l'inquiétude demeure

La réouverture des lieux culturels a fait l’objet de nouvelles discussions ou réunions, notamment autour d’Emmanuel Macron jeudi 15 avril. Le cinéma en fait évidemment partie, mais aucune date n’est encore arrêtée, comme le confirme Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français.

Article rédigé par franceinfo, Matteu Maestracci
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Cela fait quasiment six mois que les cinémas sont fermés en France. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

franceinfo : Avez-vous une idée de la date précise à laquelle les cinémas pourraient rouvrir ?

Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français : Non, nous n'avons toujours pas de date précise. En fait, depuis début mars, nous travaillons avec le gouvernement sur un plan progressif de réouverture qui nous a été proposé, en trois étapes, avec des jauges progressives à chacune des étapes, et ce que nous a expliqué le gouvernement, à ce jour, c'est que l'ensemble des secteurs actuellement fermés rouvriraient progressivement en partant de jauges plus basses que l'été dernier, pour arriver à des jauges plus hautes que celles où on était quand on a refermé le 28 octobre. Mais à ce jour, la date de début de ce calendrier ne nous a pas été donnée, sauf l'objectif du président de la République qui est le 15 mai.

Le protocole, en revanche, est prêt ?

Oui, il est prêt, on a des jauges à un tiers, deux tiers et 100 % qui se succéderont, les spectateurs seront masqués et le protocole de circulation, dans les espaces de vente, dans les halls des cinémas sera respecté, tel qu'il l'a été entre juin et octobre 2020. On a beaucoup travaillé sur l'espacement des séances, les circulations des spectateurs, tous ces sujets-là et tout s'est bien passé donc ça aussi on le refera. On espère que ce sera possible car les cinémas, à la mi-mai, seront fermés depuis plus de six mois.

Sur le sujet de l'embouteillage prévisible des films quand ils sortiront en salles, avez-vous avancé cette semaine ?

Il y a eu une réunion mardi 13 avril, à l'initiative du cabinet de la ministre de la Culture. C'est un sujet qui concerne principalement les distributeurs car ce sont eux qui font l'intermédiaire entre les producteurs et les salles de cinéma, qui fixent à l'avance les dates de sortie des films. Là, il y a 400 films qui n'ont pas pu sortir entre la fin octobre et aujourd'hui ; la question est de savoir s'il y aura embouteillage ou s'il existe des méthodes pour l'éviter.

Est-ce que tous les films vont vouloir sortir en même temps au début ? Est-ce qu'ils vont vouloir s'étaler ? Probablement, les films "grand public" ne sortiront pas dès les premiers jours parce qu'avec une jauge à 35% et puis éventuellement le couvre-feu, vous savez, c'est quand même difficile de réunir un large public. Et d'ailleurs au début on aura Adieu Les Cons, le film d'Albert Dupontel aux sept César, ainsi que tous les films qui étaient là en octobre. Donc ces films vont s'étaler mais faut-il des mesures supplémentaires ? La médiation du cinéma peut régler tous ces problèmes individuels et peut même prendre des recommandations. Ces éventuelles mesures supplémentaires, c'était notamment l'objet de la réunion de mardi dernier au ministère. C'est une question de concurrence.

On a appris il y a deux jours que 300 salles des réseaux ArcLight et Pacific Theatres, allaient fermer en Californie à cause de la pandémie. Est-ce que ce risque existe aussi en France ?

Notre système est différent parce que les entreprises en général, et les salles de cinéma en particulier, sont beaucoup plus aidées qu'aux États-Unis. Le gouvernement a fait des efforts majeurs pour soutenir les entreprises en France. Après, des entreprises sont fragilisées et notre inquiétude est plutôt pour les mois qui viendront après la réouverture, lorsque l'ensemble de ce système de soutien, qui est la conséquence de ces fermetures administratives, aura disparu ou simplement régressé.

Est-ce que la fréquentation sera au même niveau qu'en 2019 ? Si ce n'est pas le cas, pour des cinémas très récents, pour lesquels les exploitants se sont endettés et ont des charges très importantes, là il y aura un vrai souci.

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