Cet article date de plus de quatre ans.

Cinéma week-end. "Les Éblouis" de Sarah Suco : au-delà du pathos

Dans son premier film, Sarah Suco s'inspire de sa propre enfance dans une communauté religieuse aux dérives sectaires.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Camille Cottin dans "Les éblouis" de Sara Suco (Pyramide Films)

Sarah Suco s'inspire de sa propre enfance dans son premier film Les Éblouis. Elle a vécu dans une communauté religieuse et vécu certaines dérives sectaires. Un traumatisme que la jeune réalisatrice a surmonté en partie grâce au cinéma et qui, ici, ne vire pas au règlement de compte avec ses parents et avec cette bande de catholiques illuminés, "gourouisés" par un prêtre pervers.

Le film est tourné à hauteur d'enfant. La lumineuse Céleste Brunnquell doit prendre la responsabilité de se sauver, avec sa fratrie, de ce cauchemar.  

J'ai d'abord eu un sentiment de rejet vis à vis de cette femme

Camille Cottin

Le film doit beaucoup à son casting, Jean-Pierre Darroussin en prêtre berger, Eric Caravaca et Camille Cotin dans le rôle des parents. Une fois de plus, Camille Cottin habite son personnage, teint blafard, cheveux courts, elle est cette femme éblouie, paumée, manipulée, qu'elle avoue avoir eue de mal à appréhender.    

Les Misérables de Ladj Ly fait un excellent démarrage 

Un peu plus de 70 000 entrées mercredi 20 novembre, ce qui, si on applique la formule magique des distributeurs, annonce un parcours qui se situera au moins à un million, un million et demi de spectateurs. La belle histoire se poursuit donc, depuis que Ladj Ly a pris une caméra pour filmer les émeutes de 2005 à Clichy-Montfermeil.

Le tournage, c'était la vie dans le quartier et Ladj a fait participer tout le monde, devant et derrière la caméra

Alexis Manenti

Un court-métrage, un documentaire, des galères, des embûches, un tournage de moins d'un mois avec un budget étriqué, le réalisateur et sa bande d'acteurs non-professionnels, de potes, ont déployé une énergie folle pour raconter cette chronique de cité autour d'une bavure policière.  

Les Misérables c'est le film qu'on attendait sur la banlieue, fait de l'intérieur, il en dit la violence, le sentiment d'abandon, mais surtout la force vitale.  

Temporada, tendre film brésilien

André Novais Oliveira suit Juliana qui déménage seule pour travailler dans les services d'hygiène d'une grande ville où elle ne connaît personne ou presque. Elle pense que son mari va la rejoindre, mais il disparaît et elle confie un passé douloureux à ses nouveaux collègues avec lesquels elle partage la simplicité et l'humanité des petites gens dans un Brésil périphérique où le tumulte de la violence sociale et politique semblent loin.

Semblent seulement, car c'est tout le mérite de Temporada, dire par la banalité du quotidien ce qu'il reste de solidarité, d'amitié et peut-être d'amour chez ces pauvres gens, sans évoquer les torrents de haine que véhicule le pouvoir de Jair Bolsonaro.            

Découvrez nos grilles de mots fléchés exclusives sur le thème du Festival de Cannes

jouer maintenant

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.