Cinéma week-end. "Le Sommet des dieux", l'animation française sur le toit du monde
Patrick Imbert adapte un classique du manga du maître Jirō Taniguchi.
C'est une rencontre inédite et réussie entre un maître du manga japonais et un brillant représentant de l'excellence française dans le cinéma d'animation. Le Sommet des dieux est l'adaptation par Patrick Imbert, Ernest et Célestine, Le grand méchant renard, de la BD culte de Jirō Taniguchi.
"Un alpiniste est venu dans nos studios avec tout son matériel, il s'est suspendu au balcon et on l'a pris en photo sous tous les angles !"
Patrick Imbert
Le film est le récit d'une quête
Celle d'abord d'un photoreporter spécialiste de la montagne, qui part à l'assaut de l'Everest, persuadé qu'il va retrouver la trace des premiers grimpeurs du sommet du monde, ce qui chamboulerait la hiérarchie officielle de ces alpinistes hors norme.
Mais c'est aussi une quête intime, obsessionnelle, faite d'épisodes tragiques et de questionnements sur les réelles motivations de combat face à l'immensité de la nature. Patrick Imbert suit la puissance narrative de Taniguchi, mais s'affranchit de son dessin. Ses images entre réalisme et onirisme sont les siennes, loin du style manga. Un travail de titan, le réalisateur a consulté des spécialistes et, comme eux, s'est acharné comme pour la dernière scène, en haute altitude.
Tout s'est bien passé de François Ozon
Le film Tout s'est bien passé sort en salles, alors que le débat sur la fin de vie revient dans l'actualité, sans que les lignes ne bougent vraiment. Deux ans après Grâce à Dieu qui abordait frontalement une affaire de pédocriminalité dans l'église catholique, François Ozon s'empare d'un sujet sociétal, mais se garde bien ici de donner son point de vue.
"François Ozon ne voulait pas de pathos, il ne voulait pas que le film soit larmoyant."
André Dussolier
Tout s'est bien passé est l'adaptation du récit autobiographique de son amie Emmanuelle Bernheim, dont le père victime d'un AVC a demandé à ses filles de l'aider à mourir. Sophie Marceau et Géraldine Pailhas interprètent les filles de cet homme très égocentré, et qui n'a pas été, loin de là, un père parfait. Le film est classique mais donne à André Dussolier dans le rôle principal une nouvelle occasion de briller à l'écran.
La Troisième guerre de Giovanni Aloi
Le film de Giovanni Aloi se focalise sur ces militaires dont la présence est devenue coutumière dans nos villes. Anthony Bajon est un jeune soldat de l'opération Sentinelle qui fait sa première mission à Paris, qu'il découvre lors de ces patrouilles dont la pertinence est questionnée dans ce film. Il flotte sur ce récit un sentiment de paranoïa face à un ennemi invisible qui illustre de façon parfois maladroite le climat actuel.
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