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Cinéma week-end. Le 18e festival du film de Marrakech

Un rendez-vous à la fois grand public et cinéphile, tremplin pour un cinéma africain en pleine ébullition.    

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Tilda Swinton au festival international du film de Marrakech (KARIM TIBARI)

Place Jemaa El Fna, Tilda Swinton, présidente du jury fait un selfie avec la foule venue l’acclamer. Chaque soir durant le festival, le public assiste gratuitement à une projection en plein air. Marrakech ne cherche pas à concurrencer Cannes ou Venise, mais a trouvé sa place : Des stars, Marion Cotillard, Naomi Watts, Harvey Keitel, Robert Redford pour le tapis rouge, des rencontres et des séances ouvertes au public et une compétition réservée aux jeunes cinéastes.  

Mes films partent d’une réalité tunisienne, mais ce n'est qu'un alibi pour aller vers le territoire de l’imaginaire

Ala Eddine Slim

Le tunisien Ala Eddine Slim présente Tlamess, Sortilège, qui sortira en France en février. Un film qui illustre la vitalité actuelle du cinéma arabe : après les récits très réalistes qui ont accompagné les révoltes, les espoirs, les échecs des mouvements populaires, place à de nouvelles écritures.

Malgré de faibles moyens, le réalisateur ose le récit mythologique. Ici, la rencontre improbable entre un soldat déserteur et une jeune femme aisée de la nouvelle société tunisienne. Cette liberté artistique surprend, Ala Eddine Slim part du réel, de ses souvenirs, pour s’échapper vers son imaginaire.  

La franco-sénégalaise Mati Diop est venue présenter Atlantique, grand prix au dernier festival de Cannes, un film lui aussi très audacieux dans sa forme.

Quand on est cinéaste, on est forcément mitigé par rapport à Netflix

Mati Diop

Èvidemment, elle  souhaite qu’il soit vu en Afrique, mais la distribution est le talon d’Achille du cinéma sur le continent, or Atlantique a été acheté par Netflix, très présent ici à Marrakech. La plateforme a lancé son offre africaine, une opportunité pour les cinéastes, même si Mati Diop a des réserves.              

Le festival de Marrakech, c’est aussi un soutien à la création avec les ateliers de l’Atlas    

Aide à l’écriture, à la post-production, rencontres entre des réalisateurs et des financeurs, un prix pour l’un des projets sélectionnés, là aussi avec le soutien de Netflix, Marrakech est dans son époque.

C’est Rémi Bonhomme qui dirige les ateliers de l’Atlas, il observe les mutations en cours, comme ce début de rencontre entre le cinéma grand public et le cinéma d’auteur. Exemple frappant : Noura rêve de la tunisienne Hinde Boujemaa, tourné avec Hend Sabri, immense star en Égypte et dans tout le monde arabe.                  

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