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Cinéma week-end. "Drunk" de Thomas Vinterberg : ivresse de cinéma

 Thomas Vinterberg renoue avec ses meilleurs films dans une beuverie drôle et touchante

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Madds Mikelsen dans "Drunk" de Thomas Vinterberg (Haut et court distribution)

À 51 ans, Thomas Vinterberg échappe à la crise de moitié de vie, mais filme quatre personnages masculins englués dans la monotonie de leur existence, quatre profs de lycée qui tentent une expérience loufoque pour redonner un peu de piquant à leur quotidien. Ils appliquent dans Drunk la théorie fumeuse d'un psychologue norvégien : le corps humain serait en déficit d'alcool, pour être bien, il faut donc boire dès le matin et maintenir un taux d'ivresse raisonnable.    

Je pense que les temps ont changé depuis "Husbands", dans mon film les personnages arrivent à se trouver chacun.

Thomas Vinterberg

Un verre appelant le suivant, l'expérience dérape, même si elle révèle qu'en se comportant comme des ados immatures, ces quatre profs ont redonné du sens et de l'élan à leur enseignement, leur joie retrouvée est communicative. Thomas Vinterberg n'élude pas les conséquences graves de la gueule de bois, mais l'alcoolisme de ses personnages secoue un univers corseté et terne.

Le réalisateur retrouve, huit ans après La Chasse, Mads Mikkelsen, bouleversant d'intériorité dans son jeu. Drunk est un film choral à la mise en scène virtuose et on pense évidemment au chef d'œuvre de John Cassavetes, Husbands, son cinquième film, sorti en 1970 aux États-Unis.    

Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary film d'animation franco-danois de Rémi Chayé    

Film tous publics, pour s'évader dans les grands espaces américains et suivre une petite fille téméraire, avant de devenir la légendaire Calamity Jane. À la fin du XIXe siècle, dans un convoi de pionniers qui trace vers l'ouest, Martha Jane prend les rênes du chariot familial quand son père se blesse. Défiant les convenances, elle se déguise en garçon et entame une épopée pleine d'aventures.

J'ai choisi des gammes de couleurs qui font penser au paysagisme américain et aux impressionnistes

Rémi Chayé

Parcours initiatique aux accents contemporains sur l'émancipation des filles, le film a du souffle et sa réussite doit beaucoup à la beauté des images. Rémi Chayé et ses équipes osent des aplats de couleurs très lumineux.  

A Dark, Dark Man du réalisateur kazakh Adilkhan Yerzhanov

C’est aussi un voyage dans les grands espaces du Kazakhstan, le réalisateur plante le décor d'un western contemporain aussi virtuose que déroutant. Bekzat est un jeune policier taiseux, lucide, sur la corruption qui gangrène son secteur où un simple d'esprit porte la culpabilité de crimes pédophiles qu'il n'a pas commis pour couvrir un notable local.

Quand arrive une journaliste naïve mais pugnace, bien décidée à élucider ces crimes obscurs, la possibilité d'une issue humaine apparaît pour Bekzat, mais la loi du plus fort et des armes est la seule en vigueur dans ces paysages arides.    

La Première marche de Hakim Atoui et Baptiste Etchegaray  

Documentaire nécessaire sur la première Marche des fiertés en banlieue, une gay pride organisée en Seine-Saint-Denis, le 9 juin 2019. Assez foutraque dans sa forme, le film a le mérite de mettre en lumière de jeunes militants homosexuels qui ont osé défier les clichés sur la banlieue, les personnages sont attachants et courageux, fiers d'être ce qu'ils sont et banlieusards.                                        

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