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Cinéma week-end. "Ondine", poème amoureux aquatique

Christian Petzold, le réalisateur de Barbara et Transit revisite une légende populaire   

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Paula Beer dans Ondine de Christian Petzold. (CHRISTIAN SCHULZ)

L'un des cinéastes les plus audacieux du moment en Allemagne, retrouve dans Ondine son beau duo de Phoenix, Franz Rogowski et Paula Beer, vue également chez François Ozon dans Frantz. Ondine est une vieille légende allemande, de femme créature aquatique éconduite par son amoureux qui le tue avant de retourner dans l'eau. Christian Petzold en fait une version contemporaine mais pas moins onirique. Il tord le cou au récit populaire, Ondine ne tue personne mais rencontre un beau jeune homme par hasard, scaphandrier de son état et les deux vont s'aimer sur terre et dans l'eau des fleuves et lacs aux abords de Berlin, dans des scènes d'une beauté enchanteresse.    

Cette histoire m'intrigue depuis ma collaboration avec Nina Hoss

Christian Petzold

Ondine est une magnifique histoire d’amour, dont les rebondissements ne s'arrêtent pas à cette mise en place déjà audacieuse. On déambule dans la cartographie historique de la ville de Berlin et Christian Petzold interroge aussi son rapport aux actrices.    

Les apparences de Marc Fitoussi.  

Les français expatriés ont une sale réputation, de bourgeois mondains, superficiels, indifférents aux pays où ils vivent dans l'aisance. Ces expats, Marc Fitoussi s'en amuse et plante son intrigue à Vienne où Henri, Benjamin Biolay, célèbre chef d'orchestre vit avec Eve, Karin Viard. Le couple fréquente le corps diplomatique français de la capitale autrichienne, le lycée français, l'alliance française, un monde doré. Un monde d'apparences où les écarts extra-conjugaux d'Henri vont entraîner un enchaînement fatal de vengeance et de drames.    

La scène de crime n'est pas la plus terrifiante du film, une simple séquence d’affrontements avec des mots peut-être plus violente

Marc Fitoussi

Du léger au tragique Marc Fitoussi navigue dans la satire sociale et même si son film est inspiré du roman Trahie de la suédoise Karin Alvtegen, on se demande s'il est friand des émissions à succès qui relatent les pires faits divers, les histoires de mœurs qui tournent mal.    

Blackbird de Roger Michell.  

Lily est atteinte d'une maladie dégénérative et décide au soir de sa vie de choisir sa mort, avant d'être terriblement diminuée. Avec son mari, Paul, ils réunissent la famille: filles, conjoints, petit fils et meilleure amie pour un dernier weekend dans leur maison au bord de la mer. Il est question d'euthanasie mais aussi du fossé des générations, les parents, la sublime Susan Sarrandon et l'inusable Sam Neill, ont gardé de leur jeunesse post-soixanthuitarde une insouciance, un goût pour la liberté que les deux filles Kate Winslet et Mia Wasikowska sont loin d'avoir reçu en héritage. Blackbird est un tire-larmes, mais les personnages sont assez sobres, portés par ce casting 5 étoiles.                            

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