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Cinéma week-end. "Adolescentes" : Portrait intime d’une génération

Le réalisateur Sébastien Lifshitz a suivi pendant cinq ans deux jeunes filles à Brive, du collège au bac.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
"Adolescentes" de Sébastien Lifshitz (Ad Vitam distribution)

Le temps qui passe, les transformations, sont au cœur de la filmographie de Sébastien Lifshitz, en fiction comme en documentaire. Ses héroïnes, Emma et Anaïs, sont deux amies que tout oppose, les origines sociales, le caractère, et ce sont ces différences, complémentaires pour le cinéaste, qui font la force du film.

Emma et Anaïs nous ont fait entièrement confiance

Sébastien Lifshitz

Au collège, au lycée, en famille, la caméra les suit, les années passent, elles grandissent avec leurs rêves, leurs doutes, leurs premiers amours, elles deviennent deux personnages de cinéma, qui aimantent le public.  

Adolescentes dit beaucoup de la jeunesse d'aujourd'hui, qui a vu passer les attentats en 2015, la présidentielle en 2017, et qui se cherche une place. Le travail sur une si longue durée est remarquable, à la bonne distance.    

La Daronne de Jean-Paul Salomé   

Quand Isabelle Huppert va vers la comédie, c'est pour se faire plaisir, sortir d'elle-même, et là elle est servie. En interprète qui travaille pour la brigade des stups, Isabelle Huppert bascule dans le camp des trafiquants quand elle apprend que le fils de l'infirmière qui s'occupe de sa mère en Ephad est un dealer. Nécessité fait loi pour cette femme moins naïve qu'elle en à l'air, et qui a besoin d'argent.   

Il y a dans ce film ce mélange d'ironie et d'humanité qu'il avait toujours chez Claude Chabrol

Isabelle Huppert

Isabelle Huppert parle arabe, porte une djellaba dorée, ment joyeusement à son patron flic et amant. Il y a du Claude Chabrol dans ce film, le grand Chabrol avec qui Isabelle Huppert a souvent tourné.    

Du cinéma social, d'Italie et d'Angleterre 

Sole, premier film de Carlo Sironi, sole, le soleil en italien, pour un film qui baigne dans la grisaille et les couleurs froides. Lena est une jeune polonaise qui accepte, moyennant finance, d'être mère porteuse pour un couple italien stérile, dont le neveu, Ermanno, va s'occuper de la jeune femme durant sa grossesse. Lui est mélancolique, elle lumineuse dans la retenue, un film délicat, sur une relation entre deux êtres qui s'apprivoisent.    

Le film social anglais c'est Rocks de Sarah Gavron

Du cinéma du réel dans la lignée de Ken Loach, Rocks c'est Shola, adolescente d'origine nigériane et jamaïcaine, qui se retrouve seule avec son petit frère quand sa mère dépressive disparaît. Commence alors une errance dans la banlieue de Londres, Rocks fuit les services sociaux, veut rester avec son frère, ne fait pas que des bonnes rencontres et nous surprend par son sens maternel, son côté impassible, film assez prévisible mais touchant, porté par une belle bande de filles solidaires.                                    

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