Cinéma week-end. "1917" de Sam Mendes : long sprint cinématographique
Sam Mendes s'intéresse à la Première Guerre mondiale, mais il la filme comme la Seconde : action !
Avec ses tranchées, ses positions statiques, la guerre de 14-18 est réputée moins cinégénique, même si le sujet a donné des chefs-d'œuvre, comme Les Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick, sorti en 1957 aux États-Unis, censuré en France jusqu'en 1975.
1917, fort de ses deux Golden Globes et de ses 10 nominations aux Oscars, c'est un peu "Il faut sauver tous les soldats Ryan". Dans la Somme, deux soldats britanniques ont pour mission de traverser un no man's land non sécurisé, pour prévenir des troupes alliées isolées qu'elles doivent éviter le piège tendu par l'armée allemande.
J'ai voulu enfermer les spectateurs avec les personnages, de telle sorte qu'ils ne puissent pas s'échapper.
Sam Mendes
Sam Mendes, fort de ses succès avec James Bond, a obtenu d'Universal un gros budget, près de 100 millions de dollars, pour faire le show : son film est une prouesse technique ébouriffante, un plan séquence de deux heures qui condensent 24 heures d'action. Plan séquence factice bien sûr, il y a des raccords numériques dans ce plan continu sans la moindre coupe. Un procédé qui met le spectateur au plus près des personnages, et de cet héroïsme qu'ils n'ont pas désiré.
Marche avec les loups de Jean-Michel Bertrand
Il nous avait émerveillé avec La vallée des loups en 2017, son dernier documentaire a nécessité deux ans de tournage, de vie solitaire dans la montagne des Alpes de Haute-Provence au Jura, Jean-Michel Bertrand suit un jeune loup évincé de la meute qui cherche son territoire. Une quête fascinante, qui permet encore une fois de voir des images magnifiques de cette nature qui reprend ses droits à la lisière des zones péri-urbaines, d'où des frictions avec les hommes.
Qui empiète sur le territoire de l'autre ? C'est une question de territoire finalement ce film.
Jean-Michel Bertrand
À cette quête du loup, qui est aussi une quête initiatique, Jean-Michel Bertrand adjoint un autre récit, celui d'une promeneuse qui a, il y a plus de 30 ans, laissé dans une cabane-refuge un cahier, dans lequel elle rédigeait sommairement des notes, c'est en partie fictionnel mais réussi.
Le film ne plaît pas à tout le monde, le sujet des loups en zone d'élevage est très sensible, alors qu'il a le grand mérite de poser une question essentielle.
Swallow de Carlo Mirabella Davis
Perché, psychotique, esthétique, Swallow, ou la vie trop parfaite d'une jeune femme blonde, épouse idéale, sexy, femme au foyer, mariée à un jeune héritier de la banlieue chic de New York. Haley Bennett est fascinante dans ce personnage qui cache un secret enfoui, et va allègrement péter les plombs, en avalant toutes sortes d'objets. Son malaise intérieur fait voler en éclats une famille conventionnelle américaine, c'est glaçant.
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