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Stanno tutti bene

"Ils vont tous bien". Le titre du célèbre film de Guiseppe Tornatore avec Marcello Mastroïanni dans les années 80, est à l’image de la bonne santé des grands constructeurs aéronautiques.
Article rédigé par Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

Ni Airbus, Ni Boeing
ne connaissent la crise en ces périodes de turbulences financières et
politiques. Louis Gallois, l’a répété, la semaine dernière, à Hambourg, lors de
ses vœux à la presse. "Nous sommes la partie de l’Europe qui fonctionne",
a dit le président exécutif d’EADS avant de confirmer un carnet de commandes de
1419 avions, en 2011, un record absolu lié en grande partie au démarrage
spectaculaire de l’A320 NEO, version modernisé, du court moyen courrier du
constructeur européen. Outre-Atlantique, Boeing se porte tout aussi bien. Car même
si l’avionneur de Seattle, a enregistré, un peu moins de commandes, l’an
dernier, pris en valeur, le seul critère du nombre d’avions livrés ou vendus n’a
pas de signification économique réelle. Difficile de comparer, un 777, best
seller mondial sur le long courrier, avec un A320 NEO. Simple guerre des
chiffres. Et puis Boeing n’a pas dit son dernier mot. Annoncé, avec plusieurs
mois de retard, sur l’A320 NEO, le 737 MAX engrange progressivement des commandes,
la dernière en date, étant celle de Southwest, la plus grande et la plus
ancienne compagnie low cost américaine.  

Ils vont tous bien , titre original Stanno
Tutti Bene
tout comme le franco-italien, ATR, qui livrera en mai
prochain, à Toulouse, son millième appareil. ATR a enregistré en 2011, la
meilleure année commerciale de son histoire avec 224 avions commandés. On se
souvient, qu’au début des années 90, l’avion de transport régional à hélice était
donné pour moribond. Aujourd’hui, dans la gamme des avions de 50 à 90 places,
ATR, vient de reléguer très loin derrière lui, le canadien Bombardier, dont les
jets ne représentent sur ce segment qu’à peine 15% du marché. La raison est
toute simple. Un ATR consomme moitié moins de kérosène qu’un jet, pour un temps
de vol majoré en moyenne de 10 minutes.

Au cours actuel du kérosène, l’économie annuelle pour une
compagnie représente plus de deux millions de dollars et des milliers de tonnes
de CO2 en moins. Dans les salons feutrés de l’aéroclub de France, Filippo
Bagnato, le directeur général d’ATR, affichait cette semaine, une satisfaction
très discrète, loin du battage médiatique, fait la veille chez Airbus. Pourtant, avec
un carnet de commandes de 224 appareils, la production annuelle d’ATR va passer
dans les trois à venir, de 54 à 85 exemplaires. En période de crise, cette
augmentation de cadence, n’a rien d’anodine. Toute comme Airbus, son grand
frère toulousain, ATR va embaucher. Rappelons, ATR, avec ses sous traitants et ses
fournisseurs, représentent près de 7.000 emplois, pour un chiffre d’affaires de
plus de deux milliards de dollars. Et l’avenir semble assuré. Le Le
franco-italien réfléchit au lancement d’un avion à 90 places. Sur ce créneau,
le marché est estimé à plus d’un millier d’appareils sur 20 ans.  

En quelques lignes, une vente aux enchères aéronautiques,
dimanche prochain, chez Artcurial, à Paris. 450 lots au total, d’un Fouga
Magister, légende de l’aviation militaire des années 50, actuellement exposé
dans la cour de l’Hôtel Marcel Dassault sur les Champs-Elysées. Prix estimé
entre 60.000 et 80.000 euros.

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