Portrait : Jean-Paul Dubreuil, de l’épicerie en gros, à Air Caraïbes
L'opération, dont le montant n'a pas été dévoilé, doit être finalisée en juin après feu vert des autorités de la concurrence et ne se traduira pas par un plan social, ont assuré ses dirigeants.
C'est à partir d'une épicerie familiale proche de La Roche-sur-Yon en Vendée qu’il a reprise après le décès brutal de son père que Jean Paul Dubreuil a bâti dans le Grand Ouest un véritable petit empire dont le chiffre d'affaires avoisine aujourd'hui les 1,5 milliards d'euros.
Son groupe règne sur la grande distribution, des concessions automobiles, des magasins de bricolage, une soixantaine de stations-service, de l'immobilier, de la location de matériel de BTP et un hôtel.
Le véritable dada de ce touche-à-tout, c’est l’aérien
Passionné d'aviation, il obtient son brevet de pilote à l'âge de 16 ans, bien avant son permis de conduire. En 1975, avec un simple monomoteur à hélices, il fonde Air Vendée. La petite compagnie assure le transport des hommes d'affaires du bocage. En 1992, il crée Régional Airlines pour relier les capitales européennes depuis Nantes, Clermont ou Marseille, qu'il revendra dix ans plus tard au prix fort à Air France.
Puis Jean-Paul Dubreuil s'attaque aux Antilles, en rachetant, trois compagnies en faillite dont Air Caraïbes, alors spécialisée dans les liaisons inter-îles. Jean-Paul Dubreuil s’entoure de pointures du secteur, comme Marc Rochet, l’ex-président d’AOM-Air Lib, il assainit les comptes en externalisant les petites lignes déficitaires – Marie-Galante, Saint-Barthélemy et effectue le grand saut en 2003 avec le lancement des premiers vols transatlantiques entre la métropole et les Antilles, l'une des grandes fiertés de ce multi-entrepreneur.
Malgré la force du rouleau compresseur Air France, qui par pression politique, tente de le clouer au sol, il réussit à s'imposer et décide de s'attaquer au dernier monopole de la compagnie nationale en Outre-Mer : la Guyane. Et là aussi, très vite la ligne devient rentable. Dans un transport aérien français sinistré, Air Caraïbes International fait figure d'extra-terrestre avec ses bénéfices.
En confirmant, cette semaine, le rachat de Corsair, au groupe TUI, on se doute bien que Jean-Paul Dubreuil et Marc Rochet n'ont pas l'intention de rester les bras croisés, face au déclin du pavillon français. Ils annoncent pour 2016, la création d'une nouvelle société avec l'arrivée dans la flotte d'A350 le dernier né d'Airbus. En attendant, Air Caraibes et sa petite soeur Corsair détiennent désormais plus de 50% de parts de marché entre la métropole et les Antilles devant Air France qui peine à sortir de ses problèmes financiers et structuraux.
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