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Pilotes fatigués, EASA indignée

"La fatigue tue, c'est une menace pour la sécurité des vols" selon Yves Deshayes, président du Syndicat National des Pilotes de Ligne. Le SNPL, opposé au projet de réglementation de l'Agence Européenne de Sécurité Aérienne sur les temps du vol et les repos des navigants.
Article rédigé par franceinfo
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Franceinfo (Franceinfo)

L'Agence Européenne de la sécurité Aérienne a soumis, il y a quelques mois, à la Commission européenne ses propositions définitives sur les temps de vol et le repos des équipages. Le document contient 30 mesures pour améliorer la sécurité aérienne. L'EASA propose, entre autres, de ramener à 11 heures la durée maximum des vols de nuit (réduction de 45 minutes) et à 1000 heures (au lieu de 1300) la durée annuelle maximum de temps de vol.

Pour le Syndicat national des pilotes de ligne , l'Agence européenne est allée au-delà de ses prérogatives et n'a pas suffisamment tenu compte des études scientifiques sur la fatigue, d'où cette manifestation à Roissy en début de semaine dernière. Le projet de réglementation a fait l'objet de près de 50.000 commentaires affirme le SNPL, mais l'EASA n'en aurait pas tenu compte.

C'est une campagne de désinformation, s'indigne l'Agence Européenne de Sécurité Aérienne. Jean-Marc Cluzeau, directeur du département des normes aériennes à l'EASA, affirme qu'il est hors de question de jouer avec un sujet aussi sensible que la sécurité, et dénonce, au passage, plusieurs contre-vérités.

Visiblement, un dialogue de sourds s'est instauré entre la tutelle européenne et les syndicats de navigants, une série d'incompréhensions, sur un sujet à la fois, technique, et politique.

L'European Cockpit Association (ECA) qui représente plus de 38 000 pilotes européens est totalement insatisfaite . Elle estime que si l'Union Européenne adopte les règles proposées, la sécurité des passagers aériens s'en trouvera compromise.

Selon l'ECA, les règles sur la disponibilité à court terme n'empêcheraient pas le pire des scénarios : qu'un pilote fasse atterrir un avion après avoir passé 22 heures sans dormir. Faux rétorque, Jean-Marc Cluzeau, qui affirme que les nouvelles règles résolvent le problème en limitant cette durée à 16 heures.

25% à 30% des accidents aériens seraient dûs à la fatigue . Nous retiendrons cette enquête, l'ECA, qui affirme que 90% des pilotes se déclarent fatigués ou épuisés, à un moment de leur vol. Patrick Goudou, directeur général de l'agence européenne dénonce une attitude irresponsable qui tend à jouer avec les craintes des passagers.

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