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Les flottes présidentielles

Dans l'entre-deux-tours, "Chroniques du ciel" se penche aujourd'hui sur les avions présidentiels et les flottes gouvernementales.

Article rédigé par Frédéric Beniada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'un des avions de la flotte présidentielle française, un Falcon, le 22 novembre 2021. (JEAN-LUC FLEMAL / BELPRESS / MAXPPP)

Si elles sont souvent critiquées en raison de leur coût, les flottes gouvernementales ne sont pas là pour servir l’ego ou le simple confort de l’exécutif. Les rencontres internationales, les départs décidés en urgence au gré de l'actualité, les guerres, les crises diplomatiques ou les catastrophes en tout genre, s'accommodent difficilement des transports classiques, même pour des trajets courts.

Impossible en effet pour un chef d'État, d'assister à un dîner officiel à Londres ou à Bruxelles, puis de rentrer à Paris par un vol régulier, en Eurostar ou en Thalys. Et les rares présidents qui ont tenté l’aventure pour satisfaire le lobby écologiste se sont très vite aperçus que la sécurisation d’une rame de train revenait quasiment plus cher qu’un déplacement en avion privé, en raison du nombre de policiers ou gendarmes qu’il faut déployer sur le trajet emprunté.

L'affectation exclusive d'un appareil aux vols présidentiels s'impose également au regard des contraintes stratégiques particulières. Ainsi les dirigeants de pays possédant l'arme nucléaire doivent être en mesure de l'activer à tout instant. C'est, en effet, la base de la politique de dissuasion. Des équipements de télécommunications spécifiques cryptées doivent donc être en place à bord de l'avion. De plus, ces appareils sont souvent équipés de systèmes anti-missiles.

Généralement, les avions présidentiels sont pilotés par des militaires, souvent formés et qualifiés dans le cadre de structures aéronautiques civiles. Il n'y a pas de modèle économique type pour gérer un avion présidentiel ou une flotte d'avions gouvernementaux. Mais dans bien des cas, la transparence des règles d'utilisation de ces appareils est souvent proportionnelle au niveau de démocratie du pays. La plupart des grandes nations disposent de flotte complète avec des avions et des hélicoptères. C’est aussi une vitrine diplomatique, un symbole de puissance.

Air Force One, le Boeing 747 du président des États-Unis est connu dans le monde entier. D'autres pays, particulièrement vertueux, font appel à la location ponctuelle, mais la formule manque de souplesse, une des caractéristiques d'un avion présidentiel étant d'être disponible 24 heures sur 24 avec un très court préavis.

Quant aux petits pays qui ne disposaient jusqu’à présent que d’un ou deux appareils d’occasion, comme la Suisse, régulièrement confrontés à des problèmes de panne ou de maintenance, ils se sont vite rendu compte, qu’il était urgent d’investir dans une flotte moderne.

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