Le satellite, alternative aux boites noires ?
On en avait déjà beaucoup parlé après l’accident de l’A330 d’Air France en 2009 au milieu de l’Atlantique puis en mars dernier lors de la disparition du Boeing 777 de Malaysia Airlines dans l’Océan Indien.
Mais à chaque fois, la réponse est toujours la même. On sait aujourd’hui transférer les données d'un avion au sol en temps réel. Il existe, en aérospatiale, ou lors des vols d’essais des systèmes comme la télémesure, qui permettent d'avoir une visibilité quasiment permanente sur l’évolution d’un aéronef ou d’une navette spatiale, par exemple.
Techniquement, ce n’est pas impossible, ça se complique lors qu’il s’agit de traiter les quelque 90.000 avions qui sillonnent chaque jour les cieux autour de la terre. C’est un décollage et un atterrissage toutes les secondes. Imaginez la quantité considérable d'information à traiter en permanence. Ensuite, il faudrait installer des systèmes dédiés dans chaque avion et disposer d’une couverture satellitaire de la quasi-totalité de la planète. Cela pose aussi un problème de bande-passante.
Une étude réalisée il y a quelques années par un fabricant américain de boîtes noires et un opérateur de satellites avait estimé à 300 millions de dollars le coût engendré chaque année pour une compagnie aérienne qui souhaiterait transmettre toutes les données de vol de sa flotte en direct et ce, en tablant sur une baisse future de 50% du coût des transmissions par satellite.
La transmission de l’ensemble des données de l’avion au sol en temps réel, ce n’est donc pas pour tout de suite, mais il existe des solutions alternatives. Il serait notamment envisagé de transmettre comme le font les messages de maintenance, les fameux ACARS, directement reçus par la direction des opérations aériennes de la compagnie, un nombre limité d’informations pertinentes. Ce que font également les motoristes pour mieux anticiper les différentes phases d’entretien.
Un brevet récemment déposé par Boeing décrit un tel système avec un jeu de données limitées qui comprendrait la localisation précise de l'appareil et les différentes actions sur les commandes de l’équipage ou du pilote automatique.
Bientôt une boîte noire éjectable et une durée d'émission des balises de 30 à 90 jours ?
Après l’accident du Rio-Paris, le Bureau Enquêtes Analyses, avait, dans ses recommandations proposé d’intensifier la communication entre l’avion et les contrôleurs et de passer de 30 à 90 jours la durée d’émission des balises associées aux boites noires. Balises qui permettent de les repérer.
Parmi les autres pistes envisagées, il est également question d’installer sur chaque nouvel avion fabriqué une boîte noire éjectable, qui se séparerait automatiquement du fuselage à l’impact avec le sol ou l’eau. Équipée d’une bouée et d’une balise GPS, elle permettrait de renseigner immédiatement le point où l’avion s’est abimé. Mais ce n’est pas pour toute suite. Il faudra du temps, avant l’Organisation de l’aviation civile internationale, les constructeurs et les compagnies se mettent d’accord.
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