Le Rafale sera t-il vendu à l'Inde ?
La
bataille n’est pas encore gagnée, mais c’est une première victoire pour
Dassault-Aviation, Safran, Thales, pour notre balance commerciale et plus
généralement pour l’ensemble de l’industrie aéronautique française.
A l’issue
de calculs complexes et après des mois de réflexion, l’Inde est finalement arrivée
à la conclusion que le Rafale, fleuron de notre aviation militaire était
environ cinq millions d’euros moins cher que son concurrent, l’Eurofighter,
construit par le trio BAE-EADS-Finmeccanica.
Lancé
en 2007, cet appel d’offres de New Delhi, avait attiré tous les géants du
secteur dont les redoutables américains Boeing et Lockheed Martin, le russe Mig
et le suédois Saab. Mais après une série de tests très poussés dans le désert
et dans l’Himalaya, le F16, le F18, le Gripen et le Mig 35 ont été éliminés de
l’appel d’offres.
Ne restaient en compétition et à départager sur le seul
critère du prix, le Rafale de Dassault et Typhoon d’Eurofighter. Les autorités
indiennes ont tranché.
Aujourd’hui,
Dassault Aviation se retrouve donc seul en lice pour négocier le contrat final
avec New Delhi sur l’achat de 126 Rafale dont le montant est grosso modo estimé à plus de 10 milliards
d’euros. C'est le premier appel d'offres lancé par
l'Inde, qui jusqu’à présent passait des contrats de gré à gré et s'était
reposée pendant 50 ans sur la technologie soviétique pour son aviation de
défense.
Rappelons, tout de même pour la petite histoire, que Dassault a vendu
ses premiers avions de combat à l’Inde en 1953, des Ouragan. Pour le Rafale, les
négociations et les modalités finales devraient prendre encore plusieurs mois.
Quoi qu’il en soit,
cette première victoire, va faire taire les critiques sur l’avion de
combat français trop cher, dont personne ne veut. Une critique injuste, face notamment
à la force de persuasion politique américaine et le soutien des Britanniques à l’Eurofighter. Malgré
des qualités techniques et opérationnelles qui n’ont jamais été mises en doute,
le Rafale n’a jamais trouvé sa voie en dehors de l’hexagone.
Si ce contrat se
concrétise, Dassault Aviation pourra brandir avec le Rafale son premier succès à
l’export, en attendant et en espérant une bonne nouvelle du côté d’Abou Dhabi,
qui négocie actuellement l’achat d’une soixantaine de Rafale pour remplacer ses
Mirage 2000. Oubliée la série d’échecs, en Corée du Nord, au Maroc, à Singapour
ou en Suisse, pour la symbolique.
Plus important, ce contrat devrait aussi et surtout permettre à la
France de maintenir le développement de ses compétences industrielles et son
autonomie stratégique. Ce secteur de pointe représente près de 300 000
emplois directs ou indirects. Si la négociation aboutit, les 18 premiers RAFALE
indiens seront construits en France, les autres à Bangalore, dans le cadre d’un
accord licence avec un groupe indien de défense.
A ce jour, sur les 286 avions commandés
par l’Etat français un peu plus de cent Rafale ont été livrés à l’armée de l’air
et l’Aéronavale, seuls clients pour l’instant de l’avion de combat.
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