Cet article date de plus de deux ans.

La bataille du ciel ukrainien : le combat de David contre Goliath ?

Ça devient "urgent". Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réitéré sa demande de soutien militaire aérien et exhorté les pays occidentaux à "décider au plus vite". Mais les occidentaux hésitent.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
6 mars 2022. Dans une conférence de presse à Manhattan, le sénateur démocrate de l'Etat de New York, Chuck Schumer, montre une photo de MIG 29 soviétique. Schumer est en négociations avec la Pologne et d'autres Etats européens pour donner des avions à l'Ukraine et aider le pays dans son combat contre la Russie.  (BIANCA OTERO / ZUMA PRESS / MAXPPP)

Juste avant le début de la guerre, il y a presque trois semaines, la flotte de l’armée ukrainienne disposait d’un peu moins de 200 avions, presque dix fois moins que la Russie et ses 1800 aéronefs recensés. Une flotte militaire ukrainienne exclusivement composée d’avions de chasse soviétiques, Mig 29, Sukhoî 25 et Sukhoï 27.

Rapport de force déséquilibré

Des appareils d’un âge très avancé, construits bien avant la chute du mur de Berlin à la fin des années 70. Autant dire que le rapport de force avec Moscou est totalement déséquilibré. L’appareil le plus récent, si l’on veut parler stratégie et équipement, est le Sukhoï 27, un biréacteur monoplace. 

Ses pilotes les plus expérimentés appartiennent à une seule brigade composée de deux escadrons. Elle est basée à Mirgorod dans le centre de l’Ukraine, à l’est du fleuve Dniepr, qui traverse le pays du nord au sud. Le Sukhoï 27 est supersonique, équipé de missiles Air-Air, contrairement au Sukhoî 25, consacré lui, à l’appui aérien rapproché des troupes au sol, beaucoup plus lent et donc plus vulnérable.

Au cours de sa brève et funeste campagne aérienne contre les séparatistes soutenus par la Russie dans le Donbass, en 2014 et en 2015, l’armée de l’air ukrainienne aurait perdu plusieurs de ses appareils. Ces derniers jours, l’idée de renforcer les moyens de l’armée de l’air ukrainienne a fait long feu.

Les raisons sont multiples. Aujourd’hui, seuls quelques pays d’Europe de l’Est, anciens membres du pacte de Varsovie, disposent officiellement dans leur flotte de Mig 29 soviétiques, simples d’utilisation, dont les capacités anti-aériennes correspondent le plus aux besoins ukrainiens. Il s’agit de la Slovaquie, de la Bulgarie, et de la Pologne, qui a reçu de l’Allemagne une flotte d’une trentaine d’appareils contre un euro symbolique au début des années 2000.

De nombreuses bases militaires ukrainiennes détruites

Si aujourd’hui ces pays restent sur la défensive, c’est de peur lors de la livraison de ces avions d’être considérés comme cobelligérants par la Russie. Donc pas question d’emprunter la voie des airs. Les livrer par la route constituerait par ailleurs un défi logistique complexe, car de nombreux ponts ont été détruits.

Autre incertitude : l’état des bases aériennes militaires ukrainiennes capables d’accueillir ces Mig 29. On sait que depuis le début du conflit, de nombreuses pistes et infrastructures ont été détruites. Cibles prioritaires de l’armée russe, les stations radars, qui ne fonctionnent plus. Les avions voleraient ainsi sans aucune couverture, dans un ciel totalement hostile, avec peu de chance d’arriver à leur destination finale.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.