EADS-BAE-Systems : naissance d'un géant de l'aéronautique et de la défense
Le champ d'activité de la nouvelle entité sera extrêmement large,
des avions aux sous-marins, des hélicoptères aux satellites, en passant par
les canons ou la cyber sécurité. Une "Frappe militaire surprise " titrait, cette
semaine, le Financial Times, qui pourrait bien pousser d'autres industriels, à
commencer par les français Dassault ou Thalès à reconsidérer leur stratégie pour
éviter l'isolement.
Mais nous n'en sommes pas encore là, au regard
de la complexité de cette fusion. Intéressons-nous, plutôt, au volet "aviation
civile" de ce rapprochement et à la disparition probable de ce qui reste de
l'industrie aéronautique britannique. A vrai dire, pas
grand-chose.
Aujourd'hui,
BAE Systems n'est plus maître d'œuvre du moindre programme aéronautique et se
contente d'une activité de service après-vente sur des avions un peu dépassés
dont le BAE 146 , quadriréacteur régional d'une centaine de places, qui équipe
notamment, City Jet, la filiale d'Air France.
Avec
ce rapprochement d'EADS et de BEA Systems, une page de l'histoire pourrait bien
se tourner. C'est la fin d'une succession, de regroupements et d'acquisitions
commencés, il y a près de 50 ans, à l'époque de Concorde, puis des débuts
d'Airbus.
En
tant que successeur de British Aerospace, BAE Systems fut un actionnaire
historique du constructeur européen. La société a longtemps fabriqué dans ses usines de Filton et
Broughton, les ailes des Airbus.
Puis
les Anglais ont eu des doutes quant à leur volonté d'investir en Europe,
attirer par les importants budgets de recherche et développement aux Etats-Unis,
et préférant se recentrer sur leurs activités de défense.
En
2001, après la transformation du consortium Airbus, en Société Anonyme de droit
privée, BAE a souhaité transférer la propriété de ses installations
industrielles en échange de 20% des parts de la nouvelle entité. Naissance
d'Airbus UK.
Nouvel
et ultime épisode en 2006. Lors de l'annonce du retard de l'A380 et face au
risque de voir sa participation fortement dévalorisée, BAE s'est définitivement
désengagée d'Airbus qui lui a racheté ses parts. Ce fut la fin la production
britannique dans le domaine de l'aviation civile.
Aujourd'hui,
on peut s'interroger. Qui se souviendra dans quelques années, de la grande
époque des avionneurs anglais, De Havilland, Vickers, Avro, ou Hawker ? Qui se
souviendra, que les anglais, avant Boeing, ont produit dés 1946, le premier
avion commercial à réaction, le Comet ?
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