Chroniques du ciel. Ryanair, le début de la fin ?
La compagnie Low Cost irlandaise Ryanair est désormais confrontée, comme les autres, aux grèves et à une concurrence féroce. Retour sur la saga Ryanair.
A l'origine, une seule ligne, Dublin-Londres
Le destin de Ryanair est intimement lié à Michael O'Leary, simple conseiller de Tony Ryan, richissime homme d’affaires irlandais et créateur de cette petite compagnie régionale en 1985, à Dublin. A l’origine, et avant la déréglementation du ciel européen, Ryanair n’exploitait qu’une seule ligne, entre Dublin et Londres-Gatwick, prise en tenaille entre British Airways et Aer Lingus.
La compagnie a perdu de l’argent jusqu’à la nomination au début des années 90 de Michaël O’leary, qui a simplement adapté à l’Europe, la recette de Southwest, la première compagnie Low Cost américaine en 1974.
130 millions de passagers l'an dernier
Desserte des aéroports secondaires aux coûts moins élevés, utilisation intensive d’une flotte unique, salaires tirés vers le bas, multiplication des services payants et des ventes à bord, ont en partie fait le succès de Ryanair, devenu en 30 ans, la première compagnie européenne, avec plus de 130 millions de passagers transportés, l’an dernier.
Au cours de ces années, Michaël O’Leary, connu pour son sens de la communication, et ses nombreuses provocations s’est fait une autre spécialité : la négociation de subventions auprès des régions soucieuses d’attirer des hordes de touristes.
La remise en cause d'un modèle économique
Fort de ses succès, jusqu’en décembre dernier et un premier conflit social, Michael refusait de reconnaître le moindre syndicat. Mais les temps ont changé, on manque de pilotes dans le monde entier, et travailler par le biais d’agences avec des contrats de droit irlandais ou avec un statut d’auto-entrepreneur n’attire plus grand monde. D’autant, que les principales concurrentse de Ryanair, Easyjet, ou Vueling, emploient leurs personnels selon le droit local de chaque pays.
Le modèle économique mis en place par Michael O’Leary vient sans doute d’atteindre ses limites. Si elle ne change pas, Ryanair va rapidement manquer de pilotes et de personnels. La grève historique de la semaine dernière, chez Ryanair, est un double coup dur pour Michael O’Leary. Au-delà des revendications de ses salariés, elle a réduit encore un peu plus, les efforts entrepris par la compagnie pour améliorer son image et attirer une clientèle affaires, condition indispensable pour rester leader sur le marché européen.
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