Cet article date de plus de trois ans.

Chroniques du ciel. Les perspectives pour 2021

Commandes et livraisons en berne en 2020 pour Airbus qui reste "prudemment optimiste". 30.000 emplois supprimés en France, autant sauvés en 2020. Les émissions de dioxyde de carbone du transport aérien ont chuté de plus de moitié en 2020 en Europe, suivant presque parallèlement la courbe de l'effondrement du trafic aérien. 

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une filière aéronautique sauvée en 2020 et une reprise des cadences de production, espérée, pour 2021.  (FABIAN KRAUSE / EYEEM / GETTY IMAGES)

Entre janvier et novembre 2020, les émissions de CO2 ont baissé de près de 57% quand le trafic aérien plongeait lui de 54%, selon les chiffres d’Eurocontrol, l'organisme européen du contrôle aérien.

La baisse légèrement plus accentuée des émissions de CO2 par rapport au trafic s'explique notamment par une absence de congestion du ciel européen depuis la pandémie. Elle a permis aux avions de bénéficier de trajectoires de vol plus directes, sans circuits d'attente au-dessus des aéroports les plus encombrés. De plus durant cette période, les compagnies aériennes ont privilégié leurs avions les plus récents et plus économes en carburant, A350, ou 787, moins polluants.  

Airbus : baisse des commandes d'avions neufs 

Autre conséquence de la crise sanitaire, sur le plan économique, cette fois, Airbus, a vu l’an dernier ses commandes d’avions neufs s’effondrer des deux tiers et a dû revoir ses cadences de production, passées de 60 à 40 avions notamment pour l’A320, le "best-seller" du constructeur européen. Cependant, tout n’est pas si noir, puisque les livraisons d’Airbus n’ont baissé que de 34%.  

Et c’est important pour la trésorerie du groupe, puisque les clients paient la majeure partie de la facture, au moment où ils prennent possession de leurs appareils. Guillaume Faury, le patron d’Airbus veut rester optimiste. Il a prévenu ses sous-traitants de se préparer à une possible augmentation des cadences, d’ici l’été 2021.  

30 000 emplois pourraient être sauvegardés grâce aux mesures de soutien de la filière

Un optimisme modéré partagé par Éric Trappier, président de Dassault Aviation et du Gifas, le groupement des industries aéronautiques françaises et spatiales, lors de ses vœux à la presse. Selon lui, 30 000 emplois pourraient être sauvegardés grâce aux mesures de soutien à la filière aéronautique sur les 60 000 potentiellement menacés.  

"La filière a pu éviter les plans sociaux massifs et fait preuve d’une forte résilience". Pour Éric Trappier, le besoin d’avions court et moyen-courrier est présent. Beaucoup de compagnies aériennes et notamment en Asie redémarrent. 

L’objectif de 2020 était de sauver la filière, celui de 2021, de se préparer à reprendre le chemin des augmentations de cadence de production.

Éric Trappier, président de Dassault Aviation et du GIFAS

Une crise qui profite à Amazon

Le géant du commerce qui jusqu’à présent louait des avions pour livrer ses colis vient de racheter 11 avions 767-300 aux compagnies Delta et Westjet. Des avions d’anciennes générations qui seront transformés en cargos. Objectif pour Amazon, avoir une meilleure maîtrise de ses opérations, face à l’explosion de l’e-commerce.      

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