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Chroniques du ciel. Le défi du transport aérien vers La Mecque

Chaque année, quatre millions de Musulmans effectuent le grand pélerinage annuel à la Mecque en Arabie Saoudite, l'un des cinq piliers de l'Islam.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Pélerins indiens, à Srinagar, capitale d'été de l'État du Jammu-et-Cachemire, lors de leur embarquement vers la Mecque en Arabie Saoudite, le 25 juillet 2017.  (GETTY IMAGES)

Le Hadj est un défi de taille et un énorme business pour le transport aérien et les autorités saoudiennes. En quelques semaines, il s'agit d'acheminer sur les lieux saints près de quatre millions de pèlerins venus du monde entier.

Des pélerins, qui, pour la plupart d’entre eux, n’ont jamais pris l’avion. Si ce n’est plus le cas à l’heure actuelle, on a pu assister dans le passé à des scènes cocasses, où certains voyageurs tentaient de faire de la cuisine à bord de l’avion ou s’asseyaient à trois sur le même siège. Aujourd’hui, ils sont beaucoup mieux préparés avec la remise d’un carnet de voyages. Plus sérieusement, il faut savoir que des quotas sont attribués à la centaine de pays qui envoient des pèlerins à la Mecque. C’est en moyenne, 1% de la population musulmane de chaque pays concerné. Cela dépend aussi des relations que les pays demandeurs entretiennent avec Ryad.

Ensuite, le ministère saoudien du Hadj accrédite un nombre limité d’agences de voyage et de compagnies aériennes après des audits très poussés. Une rigueur nécessaire quand on sait que l’un des accidents aériens les plus meurtriers de l’histoire de l’aviation commerciale s’est produit sur l’aéroport de Djeddah en 1991. 261 pélerins nigérians avaient trouvé la mort. Clairement, les contrôles sont aussi sérieux qu’aux Etats-Unis, en Australie ou en Europe. Et les Saoudiens voient plutôt d’un mauvais œil l’arrivée d’appareils de plus de 20 ans. Pendant longtemps, on voyait s’aligner à Médine, ou Djeddah, des rangées de Boeing 747, hautement densifiés.

Pour les compagnies aériennes occidentales, le Hadj, lorsqu’il tombe hors périodes scolaires, consiste une opportunité intéressante de faire voler leurs avions en période creuse. Une société française, Avico, spécialisée dans l’affrètement, est aujourd’hui leader sur ce marché. Deux aéroports, Djeddah et Médine disposent de terminaux spécialement dédiés au Hadj.

Pour régler, le problème des pèlerins qui ne savent ni lire, ni écrire, les autorités saoudiennes ont adopté un système de codes couleurs pour les guider vers leurs avions. Autre casse-tête, celui des bagages. Il est dans la tradition de ramener de la Mecque des cadeaux pour la famille.

Il n’est pas rare de voir les pèlerins partir avec 10 kg de bagages et revenir avec 50 kg. Il est fréquent de voir des avions cargos spécialement dédiés pour le transport des bagages.

 Et là où ça se complique, c’est au niveau de la sûreté, lorsque les pèlerins ont coutume de ramener dans des bidons tous semblables, de l’eau sacrée, de l’eau "Zem-Zem" du puits du sanctuaire de la Kaaba.

 

 

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