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Chroniques du ciel. Feu vert pour la recapitalisation d'Air France mais des contreparties exigées sur les créneaux horaires

La recapitalisation d'Air France provoque des tensions entre Paris et la Commission européenne, le dossier est complexe. Les contreparties exigées par Bruxelles sont jugées inacceptables par la France. 

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des voyageurs à l'enregistrement des vols Air France et KLM. Air France va être recapitalisée par l’Etat français, ne pouvant pas rembourser ses prêts.  (PATRICK T. FALLON / AFP)

Dans l’incapacité de rembourser ses prêts, Air France va être recapitalisée par l’Etat Français. Les trois milliards d’euros de prêt accordés l’an dernier à la compagnie devraient être reconvertis en capitaux propres. 

La dette sera transformée en obligations hybrides

Une dette transformée donc, via un montage complexe. Un montage qui évitera ainsi à l’État d’augmenter sa participation de 14,3%, qu’elle détient déjà dans le capital d’Air France-KLM. Le montage est à peu près semblable chez KLM, mais sur une somme beaucoup moins importante, un milliard d’euros en attendant, à moyen terme, une levée de capital plus importante pour éviter une déroute des deux compagnies française et néerlandaise.

Selon nos confrères de La Tribune, Le dossier se trouve entre les mains de la Commission européenne. Les discussions sont tendues car, en contrepartie, Bruxelles demande à Air France de céder des créneaux horaires de décollage et d’atterrissage à Orly. 24 créneaux horaires quotidiens, soit près de 9 000 par an, comme elle l’a déjà fait avec Lufthansa, à Munich et Francfort, dans les mêmes proportions. Une condition acceptée par la compagnie allemande en juin dernier. 

Mais Francfort ou Munich ne sont pas Orly. L’aéroport du Sud francilien est un aéroport plafonné à 250 000 mouvements par an. Ces fameux "slots" à Orly constituent une denrée très précieuse, pour Air France et sa filiale Transavia, qui serait alors largement freinée dans son plan de développement. Or aujourd’hui, Transavia est considérée comme stratégique dans la restructuration du groupe. 

La demande de Bruxelles jugée inacceptable par la France 

En pleine crise sanitaire, cette demande est jugée inacceptable par le gouvernement français. D’autant que ces créneaux horaires ne peuvent  être transférés à Roissy, sauf à revoir les accords de périmètre signés avec les pilotes sur le développement de Transavia.

Bruxelles a exigé des contreparties similaires à KLM, à Amsterdam Schiphol, un aéroport également saturé. Une demande aussitôt rejetée par le gouvernement néerlandais. La France, elle, tente de jouer la négociation, reste à savoir, si Paris pourra éviter la jurisprudence Lufthansa pour sauver le soldat Air France.            

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