Chroniques du ciel. Covid-19 : le secteur aérien en crise
Le coronavirus Covid-19 pourrait coûter au transport aérien jusqu'à 113 milliards de dollars en 2020 selon IATA.
Le transport aérien n’avait plus connu une telle menace depuis la crise financière de 2008. En un peu plus de deux mois, l’épidémie de coronavirus Covid-19 a fait chuter les réservations dans le monde entier, et fragilisé encore un peu plus des compagnies à la santé déjà précaire.
Un scénario similaire à celui du SRAS en 2003
D’une estimation de 29 milliards de dollars de pertes, il y a deux semaines, qui ne concernait que l’Asie, l’IATA, l’Association Internationale du Transport Aérien, pense désormais que cette crise sanitaire pourrait coûter au secteur jusqu’à 113 milliards de dollars. Pour autant, les compagnies espèrent un scénario similaire à celui du SRAS en 2003, qui avait vu le trafic chuter très rapidement avant de rebondir, et revenir à la normale au bout de six mois.
En un peu plus de deux mois, les perspectives du secteur dans la plupart des régions du monde se sont radicalement assombries estime Alexandre de Juniac, directeur général de IATA. En revanche, si la crise perdure, elle entraînera une nouvelle consolidation du secteur avec la disparition des compagnies les plus fragiles. Au bord de la faillite avant l’arrivée du coronavirus, la Britannique Flybe, n’y a pas résisté.
L'IATA, qui regroupe 290 compagnies aériennes, a estimé les pertes de chiffres d'affaire des compagnies aériennes pour le transport de passagers entre 63 milliards de dollars - si la propagation du virus est contenue - et 113 milliards, si le nouveau coronavirus continue à se répandre. Cette estimation ne prend pas en compte les pertes du transport de fret.
Un scénario de baisse de 19% des revenus mondiaux du transport aérien de passagers
Le scénario le plus critique représente une baisse de 19% des revenus mondiaux du transport aérien de passagers, un secteur qui a généré l'an dernier 838 milliards de dollars de chiffre d'affaire. Les régions Afrique, Amérique latine et Caraïbes sont pour l'heure exclues de cette étude de marché ,en raison du très faible nombre de cas de contamination. "Du point de vue financier, cela serait équivalent à ce qu'a subi le secteur, lors de la dernière crise financière mondiale de 2008-2009", note l'organisation.
Willie Walsh, directeur général d'IAG, a noté une "baisse très importante de la demande" la semaine dernière, en Italie, premier foyer de contamination en Europe. Il estime cependant que la demande va se stabiliser dans les semaines à venir au regard de ce qui s'est produit en Asie.
Michael O'Leary, patron de Ryanair, a dit s'attendreà des réservations très faibles dans les deux ou trois prochaines semaines, tout en prédisant un "retour assez rapide à la normale". Pour éviter de nouvelles déroutes, IATA demande aux États, que les créneaux horaires non utilisés par les compagnies pendant cette crise ne soient pas redistribués. Elles réclament également un allégement des charges qui pèsent lourdement sur le transport aérien.
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