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Chronique du ciel. Les pompiers du ciel

Les pilotes de la flotte des bombardiers d'eau de Nîmes-Garons sont les meilleurs alliés des pompiers au sol. Leurs interventions sont capitales.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un bombardier d'eau de la sécurité civile, le 31 août 2012 à Ajaccio (Corse-du-Sud). (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)

Après avoir passé près de 50 ans sur l’aéroport de Marseille-Provence, les pilotes "bombardiers d’eau" de la Sécurité Civile, sont depuis mars dernier installés sur l’ancienne base de l’aéronavale de Nîmes-Garons. Un déménagement auquel ils s’étaient initialement opposés, près de 70% des feux de forêts étant concentrés sur le Var et les Alpes Maritimes.

L’origine de la base des bombardiers d’eau remonte au début des années 60

Le sud de la France est ravagé par des feux très violents. Deux hommes, un sous-préfet, et un pompier, un capitaine  de Gardanne, sont convaincus qu’un appui aérien limiterait le nombre d’hectares brulés. En 1963, ils louent aux Canadiens deux hydravions Catalina pour combattre les flammes.  Mais il faut encore convaincre les décideurs parisiens.

Les premiers Canadair équipés de moteurs à pistons, spécialement conçus pour ce type de mission arrivent six ans plus tard.  En plus de 50 ans de lutte contre les feux de forêts, l’appui aérien a permis de diviser par 10 les surfaces brûlées.

La prévention a beaucoup joué dans la lutte contre les feux de forêts

Notamment avec la création d’équipes de forestiers qui entretiennent la forêt toute l’année ; et à la fin des années 80, la mise en place d’une politique d’attaque des feux naissants, en pré-positionnant des avions en l’air et des hommes en forêt, les jours à risques.

Cette mission est assurée par les trackers, un avion initialement fabriqué il y a plus d’un demi-siècle pour le compte de l’US Navy dans la lutte anti-sous-marine. Contrairement au Canadair, le tracker n’écope pas. Il se ravitaille dans un pélicandrome avec du retardant, un produit qui permet de retarder le point de pyrolyse au-delà duquel les végétaux vont s’enflammer.

Le Canadair C415 est capable d’écoper six tonnes d’eau dans ses deux réservoirs en seulement 12 secondes

Les pilotes de ces avions, ils sont un peu plus de 70, pour la plupart d’anciens militaires issus de l’aéronavale ou l’armée de l’air, sont les meilleurs alliés des pompiers au sol. Ils ont sauvé de nombreuses vies. Et leur métier est risqué.

Mais ils manquent de moyens, les appareils vieillissent, et cette année, tous ne sont pas opérationnels, malgré les propos rassurants au mois de juin, du directeur de la Sécurité Civile. Les feux de ces dernières semaines ont prouvé le contraire. 

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