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Chronique du ciel. Comment Turkish Airlines a résisté au coup d’Etat manqué du 15 juillet dernier

Un peu plus de deux mois après le coup d'état manqué en Turquie, le président de Turkish Airlines a apporté cette semaine son soutien au président Erdogan, tout en affirmant qu'il ne souhaitait pas politiser la compagnie.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La compagnie Turkish Airlines détenue à 50% par l'état turc, est considérée comme l'une des meilleures du monde (Turkish Airlines)

"Nous vivons avec une culture démocratique en Turquie. Mais nous sommes confrontés à un terrorisme très dur, de nouvelle génération. Le coupable de ces événements vit en Pennsylvanie dans un château encore plus grand que celui du président".

C’est ainsi, qu’Ilker Ayci, le président du Conseil d’administration de Turkish Airlines, a dénoncé cette semaine, la tentative de coup d’Etat du 15 juillet dernier avant de se livrer à un long réquisitoire contre le prédicateur Fettulah Gülen.

Le discours a quelque peu surpris la cinquantaine de journalistes aéronautiques européens présents à Istanbul, mais il a surtout rappelé à quel point Turkish Airlines constituait un enjeu politique et économique fondamental pour le pouvoir turc.

Turkish Airlines joue aujourd’hui un rôle non négligeable dans la croissance du pays

Au cours de ces six dernières années, sa flotte a plus que doublé et devrait atteindre 339 avions d’ici la fin de l’année. Il y a peu, la compagnie détenue à 50% par l'Etat, affichait encore une croissance à deux chiffres. Elle est aujourd’hui considérée comme l’une des meilleures compagnies du monde, aussi redoutable et efficace que ses concurrents du Golfe Arabo-Persique. Une belle réussite, un porte-drapeau d’importance, pour un pays qui ne rêve que  d’entrer au sein de l’Union Européenne.

La compagnie envisage provisoirement de diminuer le nombre de ses fréquences quotidiennes sur l’Europe (Turkish Airlines)

Toutefois, Turkish Airlines, ne pourra poursuivre son expansion, qu’à une seule condition, que le pays retrouve sa stabilité. Dès lors on peut comprendre, même s’il est maladroit, le haut degré d’interventionnisme des pouvoirs publics et le soutien en retour, du patron de Turkish Airlines au président Erdogan.

Reste que Turkish Airlines a plutôt bien résisté aux attaques terroristes à l’aéroport d’Istanbul et à la tentative de coup d’Etat de  juillet dernier. Le trafic ne s’est pas écroulé, même s’il a connu un passage à vide après ces deux événements.

Diminution des rotations quotidiennes sur l'Europe

Pour redresser la barre, Turkish Airlines compte provisoirement diminuer le nombre de ses fréquences quotidiennes sur l’Europe. Elles pourraient passer de 400 à 300, tout en ouvrant parallèlement de nouvelles liaisons vers l’Afrique et l’Asie.

Turkish Airlines attend aussi avec impatience l’ouverture du nouvel aéroport d’Istanbul et ses cinq pistes. Il permettra d’accueillir 90 millions de passagers dans un premier temps et 150 millions à plus long terme. Objectif : devenir le plus grand hub d’Europe, aéroport de correspondance, devant Londres Heathrow et Paris Charles de Gaulle.

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