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Chronique du ciel. Boost au ralenti

Le projet "Boost" a- t-il du plomb dans l’aile ?

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un avion de la compagnie Air France, à l'aéroport Simon Bolivar de Maiqueta, à Caracas (Venezuela), le 8 janvier 2017. (THIERRY MONASSE / DPA / AFP)

"Boost", rappelons-le, c’est le projet de Jean-Marc Janaillac de créer une filiale d’Air France à coûts réduits, pour stopper l’hémorragie sur les lignes les plus déficitaires de la compagnie. Mais en l’état actuel des choses, très peu de chance que la nouvelle entité et les premiers vols soient lancés d’ici octobre prochain comme le prévoit le patron du groupe Air France-KLM.

Dernier rebondissement en date

Il y a quelques jours, deux principaux syndicats d’hôtesses et stewards d’Air France ont décidé d’assigner leur compagnie en justice pour "déloyauté dans la négociation". L’audience devant le tribunal de grande instance de Bobigny aura lieu le 9 juin prochain.
Réponse du berger à la bergère. Cette décision, même si elle n’a pas de lien direct avec "Boost" fait plus ou moins suite au passage en force de la direction sur l’accord collectif des PNC.

Faute de signatures syndicales suffisantes, la direction va prochainement imposer de manière unilatérale, pour trois ans, les conditions de travail et de rémunération des personnels navigants commerciaux.

C’est un nouveau coup de canif dans le projet "Boost"

Il y a quelques semaines déjà, la direction avait été obligée de revoir sa copie en raison d’un risque juridique. En voulant faire voler des avions d’Air France avec des pilotes d’Air France sur des lignes d’Air France mais avec des hôtesses et stewards sous contrat "Boost" payés beaucoup moins chers, la compagnie pouvait tomber sous le coup d’une accusation de "délit de marchandage".

Pour tenter d’être clair avec ce montage, la direction aurait pu être accusée de contourner certains accords collectifs. Un avocat, sommité du droit du travail a tranché. Air France a été contrainte de modifier un projet toujours très flou.
Il est désormais peut-être question que les pilotes volent à la fois pour Air France et Boost, ce que refuse le SNPL, pour ne pas recréer les tensions qui existent déjà entre Air France et Transavia.

En février dernier, le oui des pilotes au référendum sur la création de cette filiale à coûts réduits avait redonné des couleurs au projet "Boost". Ces couleurs sont aujourd’hui bien pales.  

Hommage à René Lapautre

Pour finir, l’hommage à grand patron du transport aérien français. A René Lapautre, décédé il y a quelques jours à l’âge de 86 ans. Il fut directeur général d’Air Inter puis PDG d’UTA dans les années 90, Un visionnaire dont de nombreuses idées ont été reprises par les compagnies "Low Cost" quelque 20 ans plus tard.

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