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Chronique du ciel. Air France : trust together

Jean-Marc Janaillac, le président du groupe Air France-KLM a présenté cette semaine son plan stratégique pour redresser la compagnie.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
3 novembre 2016. Jean-Marc Janaillac, le PDG d'Air France KLM lors de la conférence de présentation du nouveau plan stragétique de la compagnie. (CHRISTOPHE MORIN / IP3 PRESS/MAXPPP)

Il est trop tôt pour juger, trop tôt pour tirer des conclusions hâtives. Mais en l’état actuel des choses le plan stratégique du PDG d’Air France, laisse perplexe un certain nombre de professionnels du secteur. Et pour plusieurs raisons.
D’abord, en annonçant la création d’une nouvelle compagnie "Low Cost", même si le terme n’a jamais été ouvertement prononcé, à croire qu’il est tabou au sein du groupe, Jean-Marc Janaillac, reconnaît implicitement qu’Air France est irréformable en interne.
Ensuite, si l’on veut vraiment réduire les coûts sur le long courrier le plus simple, comme l’a répété une nouvelle fois cette semaine à Monaco, Marc Rochet, le patron d’air Caraïbes et de French Blue, le plus simple, et bien, c’est de repartir d’une feuille blanche.

Jean-Marc Janaillac avait-il le choix ?

Sans doute que non. L’Etat étant toujours actionnaire de la compagnie, il y a fort à parier qu’à six mois des présidentielles, les consignes de Bercy ont été claires : Eviter un énième conflit social majeur.
La future nouvelle compagnie, baptisée Boost est donc un peu étrange, un peu hybride, elle fera voler des pilotes d’Air France volontaires, emploiera des PNC hôtesses et stewards avec des contrats qui n’auront rien à voir avec ceux de la maison mère. Quant aux opérations d’assistance au sol, elles seront assurées par une sorte de mixité entre salariés d’Air France et des sous-traitants.

Soutenir le réseau et résister à la concurrence

L’objectif de cette nouvelle compagnie, une dizaine d’avions de l’A340 en fin de vie, dans un premier temps, peut-être du 330 ou du 350 par la suite. Il s'agit de ne pas trop affaiblir le réseau et de ne pas abandonner à la concurrence des compagnies du Golfe, la dizaine de lignes long-courrier les plus déficitaires d’Air France. On parle essentiellement de liaisons vers l’Asie du Sud Est, de l’Inde, Bangkok ou Canton. C’est grosso modo 200 millions d’euros de pertes.
Cela suffira-t-il à redresser la compagnie, c’est loin d’être évident. Et plusieurs conditions n’ont pas été levées. Pour commencer, il va falloir regagner la confiance des pilotes. Sur ce point précis, Jean-Marc Janaillac part de très loin, avec un taux de défiance envers la direction jamais atteint dans l’entreprise.

Il faudra du temps pour restaurer la confiance

Ensuite, il va falloir espérer que les cours du pétrole ne remontent pas. Enfin que la concurrence des "low Cost" long courrier à l’image de Norvegian, ne réagisse pas trop vite et décide à contrario d’opérer une montée en gamme.
Cette nouvelle activité long-courrier d’Air France ne devra pas démarrer avant 2018. Espérons d’ici là que la recette unitaire de la compagnie ne s’enfonce pas encore un peu. Espérons également pour elle de ne pas revivre un scénario à la Transavia France. Transavia dont les ambitions semblent pour l’heure être mises en stand by.

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