Air France-KLM : le risque de tout perdre
Pour essayer de faire simple, la direction proposait d’augmenter le nombre d’heures de vol, tout en baissant leur rémunération à l’heure de vol. Sur le papier, cet effet de vases communicants n’aurait normalement pas eu de conséquences sur les salaires.
Résultat, de temps en temps, la compagnie est forcée d’annuler des rotations, faute de pilotes disponibles. Selon les syndicats, sans une augmentation des heures de vol, et sans évolution de carrière, c’est-à-dire une qualification sur un nouvel avion, la perte de salaires avoisinerait entre 6% à 10%.
Les syndicats insistent aussi sur le manque d’ambition de la compagnie en matière d’embauches et de croissance. Pour eux, les 600 embauches proposées par la direction correspondent pour plus de 70% à des départs en retraite et aux besoins de Transavia-France Donc, s’il n’y a que très peu d’embauches, il n’y a pas de croissance et donc peu de chance d’évoluer.
L’autre problème, reflet du climat social de l’entreprise est le manque de confiance des deux parties, l’une envers l’autre. C’est un peu le chat qui se mord la queue. Les syndicats demandent un respect des engagements de la direction sur des accords passés, une direction qui affirme de son côté qu’elle ne peut s’engager, si les accords présents ne sont pas signés.
Cette situation de blocage est regrettable, d’autant qu’encore une fois, Air France a des atouts, elle va de mieux en mieux. Mais avec cette décision, les syndicats de pilote risquent de tout perdre en cas de passage en force de la direction avec à la clé, une réduction de la voilure de la compagnie.
Tout ne semble pas perdu, pour autant. Les syndicats se disent prêts à poursuivre les négociations, avec la direction actuelle et certainement pas une nouvelle équipe parachutée et ne souhaitent en aucun cas se lancer dans un conflit social, une grève qui serait catastrophique pour l’avenir de compagnie.
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