Kirikou

Un petit enfant noir haut comme trois pommes dame le pion au classique dessin animé Walt Disney de Noël et sort de l'anonymat son auteur, un vétéran de l'animation dénommé Michel Ocelot.

L'idée de Kirikou, Michel Ocelot la trimballe depuis des années, peut-être son enfance en Guinée, alors qu'il est émerveillé par les couleurs du pays.

Le début d'un conte africain l'a électrisé. un des contes recueillis par un administrateur des colonies françaises en 1912. L'histoire d'un enfant qui sait tellement ce qu'il veut qu'il parle dans le ventre de sa mère en lui demandant "mère enfante moi", la mère ne panique pas et dit à son fils : "tu sors tout seul".

Tout sera repris dans le film Kirikou. Michel Ocelot conserve aussi le personnage de l'oncle qu'il va sauver et de la sorcière. Par contre il va changer toute la suite. il ne souhaite pas que Kirikou tue Karaba la sorcière : il veut qu'il essaie de la comprendre. Karaba la sorcière avec ses cheveux hirsutes sur fond rouge va marquer les jeunes spectateurs. 

Ce ne sont pas les débuts de Michel Ocelot dans le dessin animé : son parcours est typique de celui du dessinateur de dessin animés dans les années 70. l'epoque est à l'artisanat. Il suit l'école des beaux arts, et finit par travailler pour des séries destinées aux enfants à la télévision. Il anime notamment une série inspirée de Gédéon, le canard créé par Benjamin Rabier. et puis il se tourne vers des contes pour la télévision qu'il réalise en ombre chinoise avec du papier découpé, des histoires de princes et de princesses.

mais les temps sont durs et comme il l'explique, il demeure un réalisteur de films montrés seulement dans les festivals.

c'est un producteur de dessins animés pour la télévision, Didier Brunner, qui donne le déclic : pourquoi perds-tu ton temps à faire de la télévision, pourquoi ne pas écrire un film. Michel Ocelot écrit le scénario de Kirikou en 15 jours.