Fonctionnaires européens, ils parlent (un peu) de leur vote
L'un s'appelle Guillaume, il témoigne avec son vrai prénom depuis Moscou, où il travaille à la délégation de l'Union européenne après une dizaine d'années à Bruxelles. L'autre est resté à la Commission, et préfère choisir un prénom d'emprunt - Gilbert. Ils viennent tous deux d'Alsace, et se connaissent.
L'histoire ne dira pas s'ils partagent les mêmes opinions politiques : je m'étais engagée à ne pas leur poser la question. Fonctionnaires européens, ils ne sont statutairement pas tenus à cette discrétion-là, mais préfèrent s'y résoudre compte tenu de leurs postes en vue. Reste que Guillaume ne s'enthousiasme pas vraiment pour la présidentielle :
"À titre personnel, je ne suis pas un fanatique de l'élection présidentielle, c'est une ligne de fracture trop forte dans la vie politique française. Et puis je ne suis pas un grand fan de la personnalisation à outrance en politique."
À Bruxelles, celui qui se fait appeler Gilbert assure qu'on ne parle "ni plus ni moins politique que dans n'importe quelle cafétéria de France ou de Navarre" entre ressortissants de l'Hexagone. Mais l'un comme l'autre confirme que, même sans avoir le dernier mot de la décision qui revient à leur commissaire, ils exercent un métier à hauteur teneur politique. Depuis Moscou, Guillaume ajoutera que son métier relève de la diplomatie.
Même mesurés dans leur témoignage, ils racontent la part croissante qu'a pris l'enjeu européen dans leur choix en tant qu'électeur. Avec la part de déception incombant aux fonctionnaires européens qu'ils sont, compte tenu de la frilosité de l'engagement européen du gros de la classe politique.
Pour le reste, ils affirment que leur métier n'impacte pas leur vote dans ses grandes lignes. Puis Guillaume nuance : à Bruxelles, les clivages s'émoussent, se déplacent, déjouent les éternelles lignes de fracture à la française.
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