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Salon de la moto : la pollution par amour

Le Salon de la moto a ouvert ses portes, porte de Versailles, à Paris. 430 marques, 27 pays. LE grand rendez-vous des passionnés. En pleine COP21, je me suis dit, qu’aller faire un petit tour chez les motards, ne serait pas du luxe. Bilan : la moto écolo, c'est pas pour demain.
Article rédigé par Nathalie Bourrus
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Salon de la moto 2015)

Sur le plan que l’on vous remet à l’entrée, je cherche les stands, qui font de la moto écolo

Il faut trouver un petit logo indicateur : une petite prise électrique de couleur rouge

Ducati.  Ah pas mal dans le genre moto mythique, style bellâtre italien

"Ah ! Vous faîtes un papier sur l’écologie chez les motards. Ben il va être sympa le papier… !"

Ça, c’est le monsieur presse

Moi : "J’imagine que vous y portez un peu d’intérêt tout de même, non ? "

Hum hum… J’ai l’impression de parler chinois

Lui : "C’est vrai qu’on est un peu en retard, sur le sujet. Mais on fait un effort. On devra tous passer en Euro 4, à partir de 2016 ."

Moi : "En quoi ? "

Lui : "En moins polluant "

Moi : "Oui, mais ce sera que pour les nouvelles motos. Bon, vous me la montrez votre moto électrique ? "

Lui : "Mais, on n’en fait pas "

Chez les Italiens, on a la tchatche, mais pas la main verte

Là, ca relève de la panne sèche

Je me re-plonge dans le plan du Salon de la moto

Ah ! Une petite prise électrique, rouge !

Nom : Zéro Motocycles

"Ah ben là, vous ne pouviez pas mieux tomber. On ne fait que ça, de l’électrique ! "

Moi : "Génial ! Enfin un peu de COP21 ! Alors, quels sont les avantages, à part l’absence de pollution ? "

"Le calme. Imaginez, plus du tout de bruit de moteur. Rien. Vous roulez à 40 kilomètres heure, et pour vous arrêter, vous n’avez même pas besoin de changer de vitesse ".

Il est tout fier, le manager

Je me mets à repenser à ces heures passées en moto, à l’arrière d’un copain. Ou plutôt, d’un petit copain

Ca fait cliché je sais. Mais à la fois, c’est tellement romantique d’essayer de parler à votre chéri, quand la moto roule. De ne jamais arriver à s’entendre, à cause du bruit du moteur. Donc de se mettre à hurler "Je t’aiiiiiiiiimmmmee… "

Et puis, cette odeur, tellement moto : l’ivresse par l’essence et le pot d’échappement

Le manager poursuit : "Et fini le cambouis sur les mains ! "

Je me remets à rêver

Quid de la panne ?

Quand reverrai-je, cet homme mettre les mains, que dis-je, les bras, dans l’cambouis, les ongles irrémédiablement noirs ?

Accrochée à la taille du soit-disant Homme de sa vie

Et là, j’entends le manager parler des 200 kilomètres d’autonomie

"Puis, vous vous arrêterez , dit-il. Vous vous branchez, sur une prise normale, pendant deux heures, pour recharger la moto. Facile !"

Ah non ! Ca va pas être possible, je crois, monsieur

On ne peut pas, interrompre ce corps à corps, cette danse de deux êtres, en symbiose avec le bitume

Ces courbes, le long des routes de campagne

Bercés par le soleil. Et par le bruit du moteur

Comment imaginer stopper, tout à coup, cet infiniment proche ?

Ce rêve absolu, qui passe, forcément, par un pot d’échappement très performant.

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