Martin Hirsch sur le grill
Lui parle d'assouplir, de réorganiser, de mieux adapter l'organisation du temps de travail. Eux entendent : suppression des 35 heures, économies à faire (effectivement, le projet du directeur général de l'AP-HP ferait gagner 20 millions par an), droits acquis sucrés, le tout annoncé par voie de presse. Ils ont donc vu rouge, sont descendus dans la rue ce jeudi, et menacent de recommencer.
Les hôpitaux, comme de nombreux services publics, sont dans la tourmente d'un processus de "réformite", voire de "réforme-mythe" depuis longtemps. Comme l'école, l'idée de boulerverser les données, est une pilule dure à avaler. On est loin de la digestion. Pour éviter des indigestions fracassantes, le gouvernement applique sa méthode : annoncer, reculer un peu, négocier ou faire semblant, appliquer, rester ferme, ou parfois annuler le projet.
Un état des lieux, préalable aux négociations, sera effectué dans les semaines qui viennent. L'idée étant de savoir qui sera la première victime : les paramédicaux, les personnels ouvriers, les administratifs. Les urgentistes, eux, sont déjà dans la boucle, après un accord trouvé à Noël suite à leur mouvement de grève. Comme quoi !
Martin Hirsch, l'homme qui a baigné dans le social toute sa vie, martèle qu'il "ne veut pas d'un hôpital sans RTT ". Cet homme, un expert en réseaux et en connaissance humaine, sera-t-il l'humaniste nécessaire pour transformer l'essai, et tenter d'éviter d'infliger des séismes dans les hôpitaux, des lieux qui ont avant tout besoin de calme ?
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