Les robes noires se défendent
Sur les marches du Palais de justice, ils sont postés, çà et là.
Un rassemblement épars. On ne peut pas dire que les ténors se soient déplacés en masse.
La pluie fine et glacée n'est pas très accueillante, et la tradition des robes noires parisiennes n'est pas à battre le pavé.
Le sujet est pourtant de taille : défendre non pas l'existence de l'AJ, l'aide juridictionnelle (qui ne semble pas menacée, selon eux, à court terme en tout cas), mais son financement.
"Les caisses sont vides, paraît-il ", me dit un avocat.
Christiane Taubira, mais surtout le "Monsieur Argent" Michel Sapin, leur demandent donc de faire davantage pour alimenter les caisses. Ou plutôt, LA caisse.
Je pense à "Ma cassette ! Ma cassette !" dans l'Avare de Molière.
"Ma cassette, c'est la Carpa du barreau de Paris ", poursuit un conseil, qui fait beaucoup de civil. "Et la Carpa, c'est LE truc du bâtonnier. Il doit veiller à ce que cela serve à tous. Surtout les intérêts des avocats ".
Et d'ajouter, avec un rien de perfidie : "surtout ceux des avocats d'affaires... ".
Et de terminer, franchement vilain : "Mais à la fois, ce sont eux qui en rapportent le plus. Donc, ils se doivent de mettre la main au pot, pour l'AJ ".
Si on résume : la Cassette d'Arpagon doit servir à l'aide jurictionnelle, qui elle-même doit aider les plus démunis.
Qui, eux, risquent, si cela ne s'arrange pas, de faire les frais de cette rébellion des robes noires.
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