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C'était comment ? Le cri d'alerte des photographes

C'est la 28e édition de Visa pour l'Image, à Perpignan. Le Festival international de photojournalisme, raconte, chaque année, l'état du monde. L'enfer.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le festival international de photojournalisme Visa pour l'Image, à Perpignan.  (RAYMOND ROIG / AFP)

C’était... à corps, à cœur, à cris. A corps, comme celui de cet enfant, que l’on voit de dos. Il est dans les bras de son père, les jambes ballantes. Il est collé à son père. Il pleut. Ils sont trempés. Le père embrasse le petit garçon. Peut-être l’enfant dort-il... épuisé par cette fuite... Moment de tendresse, au milieu du chaos. Rassurer les enfants, stressés, éreintés.

Deux corps, pressés l’un contre l’autre

Le photographe s’appelle Yannis Berhakis. Il est grec. Et a obtenu le prix Pulitzer 2015. Ce jour-là, il y a un an...il était sur ce chemin. Et il a vu ce père et ce petit garçon, les corps pleins d’eau...marcher vers le nord de la Grèce. Il a vu ces deux corps, pressés l’un contre l’autre. Cette photo, vous l’avez sans doute déjà aperçue. C’est  l’affiche de ce festival, Visa pour l’image, cette année. 

A corps toujours. Avec tous ces autres clichés, (comme des scènes de vie, ou plutôt de survie), pris par ce même photographe. Toutes ces mains, tendues, vers un morceau de pain. C’était en 1992, à la frontière entre l’Irak et la Turquie. On voit des regards de rage. Pour un bout de baguette. Des yeux désespérés, affamés.

A Lesbos, encore des corps

En 1997, Yannis Berakhis  est, une fois encore, avec des refugiés. Pareil, en 1999. Aris Messinis, pour l’Agence France Presse, lui aussi, a décidé de s’obséder pour cette tragédie grecque. A Lesbos, encore des corps. Celui de ce bébé, allongé dans une couverture. Des mains empressées autour de lui, cherchant a le sauver. 

A cœur, comme le travail de Marie Dorigny sur les femmes migrantes. Elles partent, avec leurs enfants dans le ventre parfois, ou au creux du bras. Dans ce couvent des Minimes, ou la chaleur est écrasante, on découvre, celles qui portent. Elles portent des sacs trop lourds... des bébés trop maigres...des valises pleines de deux, trois souvenirs de la vie d’avant. 

Encore et encore, des cris d'alerte

A cœur, comme cette  femme qui supplie des soldats de laisser ses enfants passer une frontière. Le photographe s’appelle Yuri Kozyrev. La mère a le visage déformé par les supplications. Sa petite fille, est par terre... elle prie, en regardant les militaires. A cris... comme tous ceux poussés par tous ces photographes. Encore et encore. Des cris d’alerte. 

Espérant, à chaque reportage, à chaque moment passé sur place, à chaque fois... que ce n’est pas dans le vide.

 

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